Le président libanais Michel Aoun (g) s'entretenant avec le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, le 2 mai 2019 au palais de Baabda. Photo Twitter/@LBpresidency
Le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, qui a été reçu jeudi matin au palais présidentiel de Baabda par le chef de l’État Michel Aoun, a affirmé une nouvelle fois que la livre libanaise était stable, alors que la situation économique du pays est considérée comme critique et que le gouvernement prévoit d'adopter un budget d'austérité pour l'année en cours.
"La livre libanaise est stable et le restera, et la Banque centrale va soutenir des prêts pour le logement ainsi que les secteurs productifs", a dit M. Salamé à l'issue de la réunion, selon des propos rapportés par la présidence de la République sur Twitter.
Le 23 avril, le gouverneur de la BDL avait répété à plusieurs reprises que le pays n’était pas en situation de faillite, appelant à ne pas tenir compte des "rumeurs" qui avancent le contraire.
Les réserves en devises de la BDL, qui lui permettent d’intervenir sur les marchés, notamment pour soutenir le taux de change de la livre libanaise arrimée au dollar depuis 1997, ont atteint 38,6 milliards de dollars à fin mars (-11,1 % en un an), un niveau équivalent à celui de 2016, soit deux mois avant le lancement des opérations d’ingénierie financières cette année-là. La BDL disposait également à fin mars de réserves en or s’élevant à 11,9 milliards de dollars.
Avec un endettement à plus de 85 milliards de dollars à fin février – principalement contracté auprès du secteur bancaire et de la BDL – le Liban a en revanche un des ratios dette/PIB les plus importants du monde (plus de 150 %), ce qui contribue à creuser son déficit public (qui devrait dépasser 11,2 % du PIB, soit plus de 6 milliards de dollars en 2018).