Trois municipalités de l'ouest de la Libye ont reporté sine die les élections municipales prévues samedi en raison de la situation sécuritaire et des "divisions politiques" dans le pays, ont annoncé à l'AFP des responsables politiques locaux. Un seul des quatre scrutins municipaux prévus samedi s'est tenu à Sebha (sud), mais plusieurs bureaux de vote sont restés fermés. A Sabratha, Sormane et al-Haraba, dans l'ouest du pays, les élections n'ont pas eu lieu.
"Nous avons été informés que les mesures de sécurité nécessaires pour le déroulement des élections ont empêché l'ouverture des bureaux de vote dans la ville (Sabratha, ndlr) et leur report sine die", a déclaré à l'AFP Mohamad al-Dabbachi, chef de la commission des élections de Sabratha, située à 70 km à l'ouest de Tripoli. "La conjoncture actuelle dans le pays a un impact important sur la capacité de la ville à élire un conseil municipal", a-t-il ajouté, évoquant également des "divisions politiques" sur la tenue des élections.
Les troupes de l'Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'est du pays, ont lancé le 4 avril une offensive contre la capitale Tripoli, siège du gouvernement d'union nationale (GNA), dirigé par Fayez al-Sarraj et reconnu par la communauté internationale.
De son côté, le maire de Sebha, Hamed al-Khayali, a indiqué à l'AFP que dans sa ville "plusieurs bureaux de vote ont ouvert alors que d'autres sont restés fermés, illustrant les vives divisions sur la date de leur tenue". "Organiser des élections dans un tel contexte de divisions pourrait jeter le doute" sur les résultats, a-t-il ajouté. M. Khayali a précisé que le gouvernement parallèle, issu du Parlement siégeant dans l'est du pays, a demandé que ces élections n'aient pas lieu pour des raisons de sécurité mais également pour des raisons administratives.
Ce gouvernement parallèle, qui a pris le contrôle administratif de la ville depuis l'arrivée des forces de l'ANL en janvier 2019, conteste l'autorité de la commission électorale municipale basée à Tripoli.
L'émissaire de l'ONU en Libye, Ghassan Salamé, a "salué du fond du cœur" la tenue des élections à Sebha "malgré ces jours douloureux", dans un tweet en arabe.
Selon la loi libyenne, le mandat d'un conseil municipal est de quatre ans, non renouvelables, ce qui signifie que les 125 conseils municipaux élus en 2014 ont largement dépassé leur mandat. Leur renouvellement a débuté le 20 avril, avec de premiers scrutins locaux.
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