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Agression d'un opposant en Turquie : un membre de l'AKP parmi six personnes arrêtées



Des partisans du principal parti d'opposition turc, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), rassemblés à Ankara, le 22 avril 2019, pour protester contre l'agression, la veille, du chef de cette formation politique, Kemal Kilicdaroglue. Photo AFP / Adem ALTAN

La police turque a arrêté lundi six personnes, dont un membre du parti AKP au pouvoir, après une agression contre le chef du principal parti d'opposition, Kemal Kilicdaroglu, selon l'AKP et des médias turcs.

La police avait interpellé dans un premier temps neuf individus au total, mais elle en a ensuite relâché trois, a précisé un représentant de l'opposition.

M. Kilicdaroglu, âgé de 70 ans, chef du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), avait été violemment pris à partie dimanche à Ankara par une foule aux funérailles d'un soldat tué dans des combats contre des rebelles kurdes dans le sud-est du pays. Il avait été mis à l'abri dans une maison voisine par les forces de sécurité et n'avait subi aucune blessure grave.

Le CHP a remporté le 31 mars les élections municipales à Ankara et Istanbul, infligeant un revers inédit au Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président Recep Tayyip Erdogan. A Istanbul, où le candidat du CHP Ekrem Imamoglu l'a emporté avec une marge étroite, l'AKP a déposé un recours auprès des autorités électorales pour demander un nouveau scrutin.

Une vidéo de l'incident diffusée sur les réseaux sociaux montre M. Kilicdaroglu malmené par une foule hostile. Elle est devenue virale sur les réseaux sociaux avec le hashtag #KilicdarogluYalnizDegildir (Kilicdaroglu n'est pas seul). Le principal suspect a été arrêté à Sivrihisar, à une centaine de km au sud-ouest d'Ankara, et emmené dans la capitale dans le quartier de Cubuk où s'est produit l'incident, a rapporté la télévision privée NTV. L'AKP l'a ensuite identifié comme Osman Sarigun, précisant qu'il s'agissait d'un adhérent qui ferait l'objet d'une audience disciplinaire en vue de son expulsion.

"Une enquête est en cours sur l'incident", a tweeté M. Erdogan. "Nous sommes opposés à toute forme de violence et de terreur. Nous ne permettrons jamais à quiconque de porter atteinte à la paix en Turquie".

Huit autres personnes ont également été arrêtées, selon les autorités.

Le responsable du CHP pour Istanbul, Canan Kaftancioglu, s'est félicité auprès de l'AFP de la décision d'expulser le suspect de l'AKP mais a incriminé la polarisation de la société turque et "la mentalité encourageant les assaillants". Les opposants à M. Erdogan l'accusent d'avoir nourri les divisions en présentant ses adversaires politiques comme des ennemis de l'Etat et en se livrant à une vaste chasse aux dissidents.

L'AKP a remporté toutes les élections depuis son arrivée au pouvoir voilà 17 ans mais les électeurs semblent l'avoir punie dans les grandes villes aux dernières municipales en raison des difficultés de l'économie.

Durant la campagne pour les élections municipales, M. Erdogan a accusé M. Kilicdaroglu et le CHP de soutenir le parti kurde interdit PKK.

Le CHP a rendu le ministre de l'Intérieur Suleyman Soylu responsable de l'incident car il avait ordonné en 2018 aux gouverneurs de ne pas permettre aux membres du CHP de participer aux funérailles des "martyrs". M. Soylu a jugé l'agression inacceptable.

La police turque a arrêté lundi six personnes, dont un membre du parti AKP au pouvoir, après une agression contre le chef du principal parti d'opposition, Kemal Kilicdaroglu, selon l'AKP et des médias turcs.
La police avait interpellé dans un premier temps neuf individus au total, mais elle en a ensuite relâché trois, a précisé un représentant de l'opposition.M. Kilicdaroglu, âgé de...