Libye: le HCR demande d'"épargner les civils"

Le Haut commissaire aux réfugiés de l'ONU, Filippo Grandi, a appelé mardi devant le Conseil de sécurité "à épargner les civils, notamment les réfugiés et les migrants bloqués" en Libye où des combats sont en cours au sud de Tripoli.

"L'élément le plus urgent concernant la Libye est une détermination à l'unisson du Conseil de sécurité à mettre un terme à l'escalade militaire", a-t-il dit.

"La sécurité a toujours été précaire" en Libye, a-t-il ajouté. Mais "ces dernières semaines, les conditions sécuritaires nous mènent au bord du précipice. Nous avons réduit nos effectifs comme le reste des Nations unies. Nous ne quittons pas le pays, nous ne souhaitons pas partir. Si possible nous resterons sur place mais notre travail est extrêmement difficile et dangereux". "Nous avons besoin de votre appel à épargner les civils, notamment les réfugiés et les migrants bloqués dans le pays", a-t-il encore dit devant le Conseil de sécurité.

Evoquant le travail du HCR en Libye ces dernières années en faveur des migrants, Filippo Grandi a regretté que l'ONU n'ait pas investi davantage "dans la paix et la sécurité dans le pays". "Nous avons consenti de nombreuses ressources pour renforcer les gardes-côtes afin d'endiguer les flux vers l'Europe". Mais "les gardes-côtes libyens ne sont pas des sauveteurs efficaces pour les personnes se trouvant en mer", a-t-il noté. "La détention des migrants et des réfugiés est le procédé le plus utilisé dans le pays dans des circonstances atroces et inadmissibles", a aussi déploré le Haut commissaire.

En évoquant le chiffre d'environ 70 millions de personnes déplacées dans le monde aujourd'hui, Filippo Grandi a souligné que "la plupart de ces personnes" avaient fui "en raison de conflits". "Si ces conflits étaient réglés ou si nous empêchions ces conflits, la plupart des flux de déplacements disparaîtraient", a-t-il affirmé au Conseil de sécurité.