Côte d'Ivoire : Ouattara plaisante sur un 5e ou 6e mandat

Le président ivoirien Alassane Ouattara a plaisanté samedi sur un "sixième mandat" avant de souligner qu'il n'avait jamais occupé un poste plus de six ans avant d'être président, lors du forum Mo Ibrahim à Abidjan.

Alors que le milliardaire philanthrope Mo Ibrahim l'interrogeait sur un éventuel troisième ou quatrième mandat, le président Ouattara a répondu de manière humoristique: "6 mandats! (...) En fait, il faudrait s'arrêter à quatre parce que ceux qui ont été au 5e, ça n'a pas marché".

Le président ivoirien, âgé de 77 ans, entretient le mystère quant à une éventuelle candidature. S'il aura déjà accompli deux mandats en 2020, il estime avoir le droit de se représenter en raison d'un changement de Constitution en 2016, ce que conteste l'opposition.

Redevenant plus sérieux, M. Ouattara a rappelé: "Je n'ai jamais occupé le même poste plus de 6 ans, au FMI ou ailleurs (...). J'ai déjà fait huit ans. J'ai toujours cru qu'il fallait un renouvellement de génération".

"Maintenant nous n'avons pas de limite d'âge (dans la Constitution). La morale voudrait qu'on offre moins à son pays quand on prend de l'âge. Il faut être raisonnable. Même si la Constitution le permet, vous devez faire en sorte de transférer à une nouvelle génération", a-t-il poursuivi faisant aussi allusion à son possible adversaire l'ancien président Henri Konan Bédié (1993-1999), qui sera âgé de 86 ans lors du scrutin de 2020, et qui évoque régulièrement sa candidature.

Ces déclarations ont suscité les applaudissements des spectateurs et le président a alors à nouveau entretenu le mystère: "Je n'ai pas dit que je m'en vais!".

Il a cité trois critères pour prendre sa décision: "Dieu, le peuple, et ma conscience".

"Je suis très croyant, le peuple m'a réélu à 83% en 2015 et en ce qui concerne ma conscience: est-ce que votre pays a atteint les objectifs que vous vous êtes fixés en arrivant en fonction?", a-t-il précisé.

"Je prendrai ma décision l'année prochaine. Ma décision est presque prise", a-t-il conclu.

Sur le ton de la plaisanterie, Mo Ibrahim, qui est britannique et soudanais, lui a ensuite demandé d'évoquer le sujet avec le président soudanais Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 1989.