Tripoli sous le signe de la réconciliation et du vivre-ensemble

« Vous êtes maintenant des ambassadeurs de la tolérance et de l’espoir dans vos communautés. Vous êtes l’avenir. » C’est par ces mots que l’ambassadeur du Royaume-Uni Chris Rampling a célébré samedi à Tripoli l’aboutissement du projet « Bab el-Dahab » (la porte de l’or) de réhabilitation et de restauration d’un quartier de la ville ravagé par les combats qui ont opposé les quartiers de Jabal Mohsen et Bab el-Tebbaneh en 2014-2015.

Dans le cadre d’une initiative menée depuis 2016 par l’association March et soutenue et financée par Londres, d’anciens combattants des deux quartiers ennemis ont reconstruit plus de 330 boutiques ravagées par les conflits. L’objectif ? Rapprocher les frères ennemis d’hier et faire de l’espace rénové un lieu privilégié d’échange entre eux.

Pour fêter la reconstruction du quartier, une cérémonie s’est déroulée dans la ville. Le Premier ministre Saad Hariri s’y est fait représenter par Dima Jamali, candidate à la partielle pour pourvoir au siège sunnite resté vacant après l’invalidation de son mandat parlementaire par le Conseil constitutionnel. Des représentants du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, et du directeur général des Forces de sécurité intérieure, le général Imad Osman, étaient notamment présents, de même que les députés Nicolas Nahhas et Ali Darwich, et les anciens députés Ahmad Fatfat et Misbah Ahdab.

Dans son allocution, l’ambassadeur Rampling s’est félicité de l’édification de « ponts de coopération et de paix », mettant en exergue le soutien du Royaume-Uni, qui fournira plus de 800 000 £ (plus d’un million de dollars) à March pour d’autres projets de réconciliation et de vivre-ensemble, à Tripoli ou à Beyrouth.

De son côté, la directrice de March, Léa Baroudi, a tenu à remercier toutes les institutions qui ont fait de ce projet un succès, et plus particulièrement les quelque 300 jeunes hommes et femmes qui se sont unis pour effacer toutes les traces du conflit, « en dépit des mises en garde reçues et des dangers de cette démarche ».

Un court-métrage réalisé avec les jeunes des deux zones de conflit a ensuite été projeté.