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Le Venezuela paralysé pour le 3e jour consécutif par la méga-panne électrique



Des Vénézuéliens dans une rue de Caracas dont tous les commerces ont été fermés en raison d'une coupure de courant, le 27 mars 2019. Photo AFP / Cristian HERNANDEZ

Le Venezuela restait paralysé mercredi, pour le troisième jour consécutif, par une nouvelle méga-panne d'électricité, suscitant colère et angoisse dans la population, tandis qu'aucun rétablissement rapide du courant ne semblait en vue.

Le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez, a annoncé qu'une nouvelle panne avait eu lieu mercredi matin, coupant le courant dans plusieurs quartiers de Caracas et dans d'autres régions du pays où il avait été partiellement rétabli.

"Nous allons continuer (...) le processus de répartition de la charge jusqu'à la reprise (du fonctionnement) des équipements endommagés par le terrorisme", a expliqué le ministre, sans donner de date pour un possible retour à la normale. Mardi, le président Nicolas Maduro a accusé des "terroristes" d'avoir été à l'origine de cette nouvelle méga-panne afin de "déstabiliser" son gouvernement.

Peu avant, le chef de file de l'opposition, Juan Guaido, a appelé ses partisans à de nouvelles manifestations samedi dans tout le pays pour protester contre les défaillances des services publics. "Il n'y a plus de lumière, nous ne pouvons pas rester sans rien faire", a déclaré le chef du Parlement, reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays.

Les Vénézuéliens oscillaient entre rage et abattement face à cette nouvelle paralysie, la deuxième en trois semaines.
"La marchandise est en train de pourrir, il n'y a pas d'eau, les transports ne fonctionnent quasiment pas, il n'y a pas de moyens de communications, je ne sais pas comment va ma famille, l'insécurité grandit", fulmine Nestor Carreño, contraint de baisser le rideau de sa pizzeria dans un quartier cossu de Caracas. Les systèmes de paiement électroniques étaient également hors service.


"Le pire de ce qui peut se vivre" 
Alors que ce pays aux réserves pétrolières les plus importantes de la planète se remettait à peine de la première méga-panne du 7 au 14 mars, il se retrouve à nouveau à l'arrêt.

Les écoles et les universités sont désertes, le métro fermé et les quelques bus qui circulent bondés, a constaté l'AFP, sur fond de prolongation jusqu'à mercredi soir par le gouvernement de la fermeture des établissements scolaires et des administrations.

"Tu sors et tu ne sais pas si tu vas pouvoir rentrer chez toi, si tu vas trouver à manger et, maintenant, la lumière et l'eau. Nous vivons le pire de ce qui peut se vivre au Venezuela", enrage Mildred Tejeras, 48 ans.

La coupure géante touche 21 des 23 Etats du Venezuela, selon des utilisateurs des réseaux sociaux faisant état de leur situation. Le gouvernement, quant à lui, ne communique pas sur l'ampleur de la panne.

Outre le manque de courant, la présence de soldats russes sur le sol vénézuélien, électrise le climat politique. "Il semble que (le gouvernement de Maduro) n'ait pas confiance en ses propres militaires, car il les fait venir de l'étranger", s'est insurgé Juan Guaido. Deux avions russes transportant une centaine de militaires et 35 tonnes de matériel sont arrivés à Caracas, a annoncé dimanche l'agence de presse russe Sputnik. La passe d'armes entre Washington et Moscou à ce sujet s'est poursuivie mercredi.

"La Russie doit partir", a lancé le président américaine Donald Trump, qui a accueilli à la Maison Blanche Fabiana Rosales, l'épouse de Juan Guaido et "Première dame du Venezuela".

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a conseillé à Donald Trump de remplir sa promesse de se retirer de Syrie avant de demander que la Russie ne quitte le Venezuela : "Avant de disposer du destin de pays tiers, je conseillerais de tenir les promesses faites à la communauté internationale", a-t-elle déclaré, citée par l'agence de presse Interfax. La Russie explique que cette "coopération militaire" a lieu "en accord avec la Constitution de ce pays et dans le cadre de la loi".


"Pas d'explication crédible" 
Les experts estiment que la panne de courant fait perdre 200 millions de dollars par jour à l'économie vénézuélienne. Les conséquences sont également dramatiques dans les hôpitaux.

Ainsi, dans l'hôpital pour enfants du quartier populaire de Petare, à Caracas, Junior Véliz pleure la perte de son bébé : "Il était en soins intensifs, il est mort car il n'y avait pas de chauffage au moment où l'électricité a été coupée. L'hôpital n'avait pas de générateur", explique-t-il à l'AFP, qui n'a pas été en mesure de confirmer cette version avec la direction de l'hôpital.

Les pannes d'électricité sont fréquentes ces dernières années dans le pays jadis le plus prospère d'Amérique du Sud. Le gouvernement les met systématiquement sur le compte de sabotages orchestrés par l'opposition ou d'attaques extérieures.

Une version rejetée par Juan Guaido : "Il n'y a aucune explication sensée, crédible (...) ce n'est plus une cyber-attaque ou une impulsion électromagnétique, à présent c'est un sabotage, alors que l'armée garde chacune des installations électriques", s'est-il exclamé.

Le Venezuela restait paralysé mercredi, pour le troisième jour consécutif, par une nouvelle méga-panne d'électricité, suscitant colère et angoisse dans la population, tandis qu'aucun rétablissement rapide du courant ne semblait en vue.
Le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez, a annoncé qu'une nouvelle panne avait eu lieu mercredi matin, coupant le courant dans plusieurs...