Découverte des restes possibles d'une journaliste française fusillée dans la guerre civile espagnole

Des restes pouvant appartenir à une journaliste française, Renée Lafont, fusillée en 1936 par les franquistes dans la Guerre d'Espagne, ont été retrouvés dans une cimetière de Cordoue, a annoncé jeudi un des responsables des recherches.

Née à Amiens en 1877, journaliste hispanophile, traductrice, Renée Lafont est morte à Cordoue, dans le sud de l'Espagne, le 1er septembre 1936 au début de la guerre civile qu'elle était venue couvrir pour le journal "Le Populaire" du parti socialiste français SFIO de Léon Blum.

Les restes retrouvés au cimetière de la Salud de Cordoue dans une tombe datée du jour de son exécution, comprennent "une balle logée à côté du fémur de la jambe droite" qui coïncide "avec l'impact de balle à la jambe qu'avait Renée" quand elle a été arrêtée, a expliqué à l'AFP Rafael Espino, président de l'association Aremehisa.

Les associations ayant encadré cette campagne des recherches des disparus de la guerre civile attendent désormais les résultats des tests ADN devant confirmer que ces restes sont bien ceux de la journaliste française.

Renée Lafont est une lointaine parente d'une animatrice de télévision française, Maïtena Biraben, qui a participé à un test ADN en vue de l'identification de son aïeule.

Selon des estimations citées par l'universitaire britannique Paul Preston, entre 110.000 et 200.000 personnes ont été exécutées durant la Guerre Civile par les franquistes. Beaucoup ont été jetées dans des fosses communes.

A l'issue de ce conflit ayant duré de 1936 à 1939, Franco a dirigé l'Espagne d'une main de fer jusqu'à sa mort en 1975.

Une loi, dite "de la mémoire historique", a été votée en 2007 pour aider les familles à retrouver leurs aïeuls disparus.

Le chef du gouvernement socialiste espagnol Pedro Sanchez s'est engagé, depuis son arrivée au pouvoir début juin, dans un combat pour réhabiliter la mémoire des victimes républicaines de la Guerre civile.

Principal symbole de cet engagement, sa volonté d'exhumer Franco de son monumental mausolée du Valle de los Caidos bute depuis des mois sur l'opposition des descendants du dictateur.