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Afghanistan: Américains et talibans saluent des progrès et veulent se revoir

Photo d'archives AFP / HO / QATAR'S MOFA

Les Etats-Unis et les talibans ont salué mardi des progrès à l'issue de nouveaux pourparlers sur la paix en Afghanistan mais doivent encore finaliser une entente sur le retrait des troupes et trouver un accord pour convier le gouvernement afghan à participer aux négociations.

Au bout de plus de deux semaines de cette "session-marathon" entamée le 25 février à Doha, l'émissaire américain Zalmay Khalilzad a affirmé sur Twitter que "les conditions pour la paix" s'étaient "améliorées". "Il est clair que toutes les parties veulent mettre fin à la guerre" qui dure depuis plus de 17 ans, a-t-il ajouté. "Malgré des hauts et des bas, nous ne sommes pas sortis de route et nous avons fait de vraies avancées", s'est-il félicité.

Si aucune date n'a été encore fixée pour la reprise des tractations au Qatar, "nous allons nous revoir bientôt", a assuré le représentant spécial des Etats-Unis pour la réconciliation en Afghanistan.

Selon lui, après un "accord de principe" en janvier sur les quatre piliers des négociations - à savoir des "garanties en matière de contreterrorisme", le "retrait des troupes", un futur "dialogue interafghan" et un "cessez-le-feu total" - les dernières discussions ont permis "un accord préliminaire" sur les deux premiers.

Le porte-parole des talibans Zabihullah Mujahid a aussi fait état de "discussions approfondies et détaillées" et de "progrès sur ces deux sujets": "comment et quand toutes les forces étrangères vont-elles quitter l'Afghanistan", et "comment les Etats-Unis et leurs alliés vont-ils recevoir des garanties quant au futur Afghanistan"? En revanche, dans le détail, tout ne semble pas réglé, y compris sur ces deux questions.

L'émissaire américain Zalmay Khalilzad a expliqué que "l'accord préliminaire sur le calendrier du retrait et des mesures concrètes en matière de contreterrorisme" devait encore être finalisé, et Zabihullah Mujahid a ajouté que les deux parties devaient faire le point "sur les progrès réalisés".


"Guerres sans fin"

Surtout, selon l'émissaire américain, une fois cette étape franchie, "les talibans et d'autres Afghans, y compris le gouvernement, démarreront des négociations interafghanes sur une résolution politique et un cessez-le-feu total".

Or dans son communiqué, le porte-parole des insurgés affirme qu'aucun accord n'a été conclu sur un cessez-le-feu et de futures "négociations avec le gouvernement de Kaboul", avec lequel les talibans ont jusqu'ici toujours refusé de discuter directement, l'accusant d'être une "marionnette" des Etats-Unis.

Le porte-parole du président afghan Ashraf Ghani, Haroon Chakhansuri, a une fois de plus appelé sur Twitter à un "cessez-le-feu de long terme et total avec les talibans" et surtout à l'ouverture de "négociations directes" entre les deux parties.

Les Etats-Unis et les talibans ont entamé l'été dernier, d'abord discrètement puis plus ouvertement, ces pourparlers directs inédits voués à tenter de mettre fin au conflit.

Mais cette session de discussions, de loin la plus longue, était aussi celle au plus haut niveau, avec l'arrivée à la tête de la délégation des talibans du mollah Abdul Ghani Baradar, confondateur du mouvement et proche de son chef, le mollah Haibatullah Akhundzada.

Après quarante ans de conflit depuis l'invasion soviétique en 1979, suivie par une guerre civile, le régime taliban puis l'invasion américaine de 2001 après les attentats du 11-Septembre, les attentes de paix sont immenses au sein de la population afghane, qui paie un lourd tribut à la guerre.

Selon un rapport de l'ONU publié dimanche, l'année 2018 a été la plus meurtrière jamais enregistrée pour les civils avec 3.804 tués et plus de 7.000 blessés.

Le président américain Donald Trump a fait part de son impatience pour mettre un terme aux "guerres sans fin" des Etats-Unis et retirer rapidement au moins une partie des 14.000 soldats américains déployés en Afghanistan.

Mais le commandant des chefs américaines au Moyen-Orient, le général Joseph Votel, a prévenu la semaine dernière que la situation actuelle ne permettait pas un retrait des forces de la coalition, en raison notamment du faible degré de préparation des forces armées afghanes.

Un retrait doit être lié à des "progrès politiques", et "les conditions politiques et les progrès obtenus sur la voie de la réconciliation ne le permettent pas aujourd'hui", a-t-il insisté, assurant n'avoir reçu "aucun ordre" de retrait de la part du gouvernement.

Les Etats-Unis et les talibans ont salué mardi des progrès à l'issue de nouveaux pourparlers sur la paix en Afghanistan mais doivent encore finaliser une entente sur le retrait des troupes et trouver un accord pour convier le gouvernement afghan à participer aux négociations.Au bout de plus de deux semaines de cette "session-marathon" entamée le 25 février à Doha, l'émissaire américain...