Le porte-avions Charles-de-Gaule reprend la mer

A près 18 mois de travaux de rénovation, le porte-avions Charles-de-Gaulle a appareillé mardi de Toulon pour mettre le cap sur la Méditerranée orientale, près de la Syrie, avant de gagner l'océan Indien, une zone jugée prioritaire par la France.

Le groupe aéronaval, également composé d'un sous-marin à propulsion nucléaire, d'une demi-douzaine de navires et d'une vingtaine d'avions de chasse, doit s'intégrer au sein de la coalition internationale qui lutte en Syrie contre l'Etat islamique dans le cadre de l'opération Chammal.

"Le califat territorial est en passe d'être mis à terre, et c'est une nouvelle étape qui s'ouvre car nous savons que Daech n'est pas mort. Nous voulons absolument pouvoir terminer le travail dans le cadre de cette coalition", a dit la ministre des Armées, Florence Parly, qui a embarqué avant de quitter le bord du Charles-de-Gaulle au large de Toulon. "La mission est flexible, elle doit s'adapter au contexte du moment", a-t-elle souligné.

Le groupe aéronaval doit rester environ un mois en Méditerranée orientale avant de poursuivre sa route vers l'océan Indien pour affirmer la priorité stratégique de l'axe indo-pacifique pour la France, notamment dans le cadre du renforcement du partenariat militaire naval avec le Japon et l'Inde.

C'est la première mission du porte-avions depuis son arrêt technique majeur de presque 18 mois, un énorme chantier de rénovation à mi-vie de plus de quatre millions d'heures de travail.

"Nous ne pouvions pas faire l'impasse sur cette opération majeure qui redonne une deuxième jeunesse au Charles-de-Gaulle et va lui permettre d'assurer la jointure avec son successeur, un porte-avions de nouvelle génération sur lequel nous travaillons actuellement", a précisé la ministre.

Admis en service actif en 2001, le porte-avions Charles-de-Gaulle fait plus de 260 mètres de long pour près de 65 mètres de large et 75,5 mètres de hauteur. Il peut embarquer 30 Rafale sur un pont d'envol de 12.000 m2, soit près de deux terrains de football.

Il parcourt environ 1.000 km en 24 heures grâce à sa propulsion nucléaire à une vitesse de 27 n÷uds, soit environ 50 km/h.

L'équipage est composé de près de 2.000 marins dont 204 femmes, ce qui en fait le navire le plus "féminisé" de la marine française.