Libye: un chef de sécurité local assassiné dans le sud-ouest

Un chef local de la sécurité a été assassiné dans une ville du sud-ouest de la Libye, a indiqué jeudi une source officielle, au lendemain de l'entrée dans cette localité des forces du puissant maréchal Haftar pour une opération contre des "terroristes".

Le général Ibrahim Mohamad Kari, chef de la sécurité de la ville de Morzouk, a été assassiné mercredi par un "groupe armé hors-la-loi", a indiqué dans un communiqué le ministère de l'Intérieur du gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli.

Mercredi soir, l'ANL avait indiqué être entrée à Morzouk pour déloger des "rebelles tchadiens" que les Toubou, majoritaires dans cette ville, sont accusés de soutenir.

Dénonçant un "acte criminel lâche", le ministère a affirmé qu'il "poursuivra les auteurs (de l'assassinat) pour les présenter à la justice". Il a ajouté qu'il ne comptait pas "rester les bras croisés face à ces crimes qui menacent la sécurité et la stabilité du pays".

Selon des médias libyens, Ibrahim Mohamad Kari, de l'ethnie Toubou, a été assassiné chez lui mercredi soir.

L'ANL mène depuis mi-janvier dans le sud-ouest du pays une opération militaire visant selon elle à y éliminer les "groupes terroristes et criminels".

Elle s'est déjà emparée sans combats de la ville de Sebha (650 km au sud de Tripoli) ainsi que d'un important champ pétrolier près d'Oubari, plus au sud.

Ces deux villes et Morzouk sont situées dans une région marginalisée et marquée, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, par des combats tribaux et ethniques sanglants entre les communautés Toubou, Touareg et des tribus arabes.

Une partie des habitants de Morzouk, un des fiefs des Toubou, est hostile à l'opération menée par le maréchal Haftar, redoutant surtout des actes de vengeance de leurs rivaux arabes ayant pour la plupart rallié l'ANL.

Plus de sept ans après la chute de Kadhafi, la Libye est profondément divisée avec, d'un côté, le GNA, reconnu par la communauté internationale. Et, de l'autre, un cabinet parallèle appuyé par l'ANL qui règne sur le nord-est du pays et désormais une partie du sud-ouest.