Rechercher
Rechercher

Culture - Scène

Battements de cœur et extrasystoles

La pièce de théâtre « Ce qui reste d’un amour » mise en scène par Bob Moukarzel au Monnot* est un perpétuel questionnement sur le thème amoureux.

Patricia Nammour et Élie Mitri, un couple amoureux fusionnel. Photo DR

Adaptée et traduite du texte de Carlotta Clerici par Patricia Nammour, Rouh Rouhi est mise en scène par Bob Moukarzel sous la direction artistique de Caline Bernotty. Le titre, qui évoque un vers d’un poème datant de la Jahiliya (période préislamique) joue sur les mots, car « Rouh » signifie en arabe « Va-t-en » et à la fois « âme ». On peut le comprendre donc ainsi « Va-t-en mon âme » ou encore « l’âme de mon âme ». La romancière, dramaturge et metteure en scène italienne avait déjà collaboré l’année dernière avec la comédienne libanaise sur Aujourd’hui j’ovule. Une collaboration réussie que Nammour et Clerici réitèrent à elles deux, mais cette fois sous la direction de Bob Moukarzel. Il s’agit encore des tempêtes que traverse un couple. Pendant une heure, un homme et une femme vont se retrouver après une séparation qui aura duré une année. Se séparer de nouveau pour mieux se retrouver ?

L’amour addiction

Il y a des amours passions qui ne peuvent s’éroder avec le temps. Le cœur est cette porte qu’il laisse parfois entrouverte afin de laisser filtrer un rai de lumière. Et Carlotta Clerici l’a bien compris. Ce n’est pas que dans les romans que ça se passe. Et certainement pas uniquement à l’époque des Grands Romantiques notamment de Madame Bovary, ou pour remonter plus loin dans le temps, les Juliette et autres figures amoureuses. L’amour qui ne met pas le mot fin à l’histoire, qui vous hache le corps et met votre esprit en bouillie, existe encore au XXIe siècle. Bien sûr, cet élan amoureux, comme une bourrasque, est désormais injecté de rapports physiques et sexuels très forts et on ne s’en cache plus (Dieu merci !) à l’écran comme au théâtre. C’est toujours de l’amour dont il s’agit. Pour interpréter ces deux héros romantiques, Élie Mitri et Patricia Nammour forment le parfait couple moderne. Ils évoluent sur scène avec une dynamique rapide traduisant ainsi les ébats amoureux. Si la comédienne a habitué son public à cette expression physique qui sous-tend les sentiments, Élie Mitri par contre nous surprend. On le retrouve dans un rôle de jeune homme détaché mais tellement impliqué. L’acteur a pris de l’étoffe. On le redécouvre dans un autre registre. Ce qui lui va bien.

La pièce de théâtre fonctionne sur le temps comme dans un film. Grâce à l’éclairage, les flashbacks en fondus évoquent le passé et expliquent toujours comme dans un film (hors caméra) ce qui est arrivé à ce couple amoureux. On ne s’ennuie pas dans cet intermezzo sentimental où plus d’une personne a dû se projeter. L’essentiel y est dit et exprimé avec une concision réaliste sans mélo ni pathos. Quant à la chorégraphie des corps, elle est plus qu’éloquente. Ce qu’on déplorerait par contre, c’est bien le son. Les comédiens, souvent dans une position de promiscuité, chuchotent et susurrent ce qui empêche les spectateurs assis un peu loin d’entendre ce qui se dit. Il semble que le visuel prenne le dessus sur le texte oral. Ce qui laisse l’audience un peu frustrée. Des corrections à faire donc en cours de route… pour que la pièce tienne la route.

*« Rouh Rouhi », théâtre Monnot, les jeudis, vendredis, samedis, dimanches, à 20h30, jusqu’au 17 février. Interdit aux moins de 18 ans.

Adaptée et traduite du texte de Carlotta Clerici par Patricia Nammour, Rouh Rouhi est mise en scène par Bob Moukarzel sous la direction artistique de Caline Bernotty. Le titre, qui évoque un vers d’un poème datant de la Jahiliya (période préislamique) joue sur les mots, car « Rouh » signifie en arabe « Va-t-en » et à la fois « âme ». On peut le...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut