On a toujours dans notre vie un wake-up call. Généralement, il est lié à un problème de santé, à la maladie. La nôtre ou celle d’un(e) proche. Cette sonnette d’alarme, le destin la tire pour nous sortir d’une léthargie, d’un mode de fonctionnement excessif, d’une rancœur inutile.
Réveille-toi et embrasse la vie (tant qu’il est encore temps). Embrasse ceux et celles que tu aimes. Aime-les inconditionnellement. Malheureusement, l’être humain a (trop) souvent besoin d’une claque pour comprendre. Comprendre ses erreurs. Comprendre que ses statements sont ridicules. Comprendre que certaines de ses décisions n’ont pas été les bonnes. Il faudra un mauvais résultat de tests sanguins, le cancer d’une amie, un licenciement, la perte d’un être cher pour se remettre en question. Pour revoir cette sikké sur laquelle nous étions montés et qui vient de dérailler. Triglycérides, arythmie cardiaque, cholestérol, AVC… et tout est remis en question. Est-ce que ce boulot vaut la peine que je me mette en péril ? Vaut-il la peine que je me bousille la santé ? Vaut-il la peine que je perde le temps que je pourrais consacrer à mes enfants, à la personne dont je suis amoureux(se)? Rien ne vaut la peine de se foutre en l’air. Mais il aura fallu ce wake-up call pour le réaliser.
Il est malheureux de constater que les gens attendent des années avant de se réconcilier ou de pardonner à quelqu’un qui tombera malade. Qu’ils attendent des années avant de se souvenir des jours heureux. Qu’ils attendent des années avant de comprendre que ces années-là sont perdues à jamais. Pourquoi avoir fait traîner les choses alors qu’il suffisait d’un mot, d’une phrase, d’un geste ? Ces quelques mots qui auraient pu tout changer et qu’on a préféré enfouir au fond de son battoun au lieu de les crier du cœur. L’homme est faible. Il croit qu’en s’installant derrière une opinion ou un jugement, il dégage sa force. C’est de sa fragilité qu’il s’agit. Mais un jour, il aura fallu cette claque pour que toutes ses certitudes vacillent. Le jour où il perdra la femme qu’il aime à cause de la peur de s’engager, de son désir d’être volage. Le jour où elle perdra l’homme qu’elle aime à cause de son ego surdimensionné, de sa carrière. Ce jour-là, il/elle saisira qu’ils sont passés à côté de quelque chose de grand, quelque chose de beau. Sera-t-il trop tard ? Nul ne le sait.
Parce que les wake-up calls ne sonnent pas forcément comme un glas. Ils peuvent être un début. Un début d’aventure, un début d’histoire d’amour. Ils peuvent être une décision de changement, de départ. D’une nouvelle vie de tous les possibles. Et au lieu de fuir le bonheur de peur qu’il ne se sauve, ils sont le courage d’entrer de plain-pied dans cette histoire que sera la nôtre et que l’on écrira sans plus se plier à la volonté du destin.
Notre vie est entre nos mains et il ne faut pas traîner la patte. Il ne faut pas attendre que le réveille-matin nous surprenne en pleine nuit. Il ne faut pas mettre en suspens ni procrastiner en pensant qu’on a le temps. On n’a pas le temps. Parce que le temps n’attend pas. Parce que la vie est brève et que l’on ne sait pas quand elle va nous jouer un sale tour. La vie est brève. Et elle ne mérite pas d’être gâchée par la peur, la lâcheté, la rancune ou la haine. Elle ne mérite pas d’être placée dans un carton du grenier de ses intentions qui pavent inlassablement l’enfer.
Notre horloge biologique nous réveille parfois en sursaut au beau milieu d’un rêve. Elle nous sort du lit quelques minutes avant le moment prévu. C’est ce qu’il faut faire. Se réveiller avant l’heure. Quelques instants avant l’heure. Parce que après, il sera trop tard.
"Notre vie est entre nos mains" c'est très culpabilisant ! tout le monde n'a pas les moyens de ses ambitions. Il ne faut pas rajouter à la peine de ceux qui n'arrivent pas de l’autoflagellation ! Ce qui précède n'enlève pas de la pertinence de votre article, bien stimulant !
14 h 52, le 02 février 2019