La réunion de Varsovie sur le Moyen-Orient ne sera pas "anti-Iran", assure Washington

La conférence sur la "sécurité au Moyen-Orient" que les Etats-Unis et la Pologne organisent à Varsovie mi-février ne sera "pas une réunion anti-Iran", a assuré lundi un responsable américain, alors que les participants ne se bousculent pas pour y assister.

Cette réunion ministérielle "pour promouvoir un avenir de paix et de sécurité au Moyen-Orient", selon son intitulé officiel, avait été initialement présentée par le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo comme un outil pour "s'assurer que l'Iran n'ait pas d'influence déstabilisatrice".

L'idée d'un "sommet anti-iranien" avait mis la Pologne en porte-à-faux avec l'Iran: son ministre adjoint des Affaires étrangères Maciej Lang a dû se rendre à Téhéran pour assurer qu'il s'agissait d'un "malentendu" et que la conférence de Varsovie n'était "pas dirigée contre un pays".

Surtout, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a rapidement dit qu'elle ne pourrait y assister, alors même que la conférence aura lieu dans un pays de l'Union européenne, laissant craindre un niveau de participation en-deçà des attentes des Américains qui espèrent bâtir une vaste "coalition" internationale contre la République islamique iranienne.

La Russie a également fait savoir qu'elle ne serait pas présente à cette réunion, trop centrée à ses yeux sur "un pays".

"Il est important de souligner que ce ne sera pas une réunion anti-Iran ou un effort pour bâtir une coalition", a donc déclaré lundi un haut responsable américain pour tenter de rectifier le message initial.

"Depuis le début, cette réunion ministérielle a été conçue pour s'attaquer à toute une série de sujets importants pour la sécurité et la prospérité de la région", a-t-il dit à des journalistes sous couvert d'anonymat.

Selon lui, Mike Pompeo "évoquera bien entendu les inquiétudes au sujet des politiques destructrices de l'Iran dans la région", mais seulement car "il est difficile de parler des défis régionaux sans mentionner l'Iran".

Les conflits en Syrie et au Yémen, ainsi que la prolifération de missiles, les menaces en matière de cyber-sécurité, les droits humains et les réfugiés seront également à l'ordre du jour, avec des groupes de travail chargés d'un suivi au-delà de la conférence.