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Liban - Médias

Edmond Saab, grande figure du journalisme, tire sa révérence

L’homme de presse venait d’achever l’écriture d’un livre sur son parcours avec Ghassan Tuéni.

Edmond Saab. Photo tirée de sa page Facebook

Edmond Saab, une grande figure du journalisme et dont le nom est associé au quotidien an-Nahar, s’est éteint hier matin à l’âge de 79 ans, des suites d’une longue maladie. Il sera enterré demain mardi dans sa vile natale, à Maallaka (Zahlé).

Après avoir suivi ses études scolaires à Zahlé, Edmond Saab entame des études de droit en 1965, en même temps qu’il rejoint le Nahar, au sein duquel il occupera pendant 45 ans divers postes de responsabilité, à commencer par la direction du service de correction et la direction du département éducation et société. Il devient ensuite secrétaire de rédaction du service local, rédacteur en chef adjoint puis directeur du département économique et financier, rédacteur en chef d’an-Nahar arabe et international, créé à Paris en 1978, et directeur des éditions de Dar an-Nahar. De 1978 à 1993, Edmond Saab occupe le poste de rédacteur en chef de la revue al-Moukhtar, version arabe du Reader’s Digest. En 1993, il intègre à nouveau le Nahar, en tant que directeur exécutif de la rédaction. Il abandonnera ses responsabilités en 2009, à l’âge de 69 ans, avant de rejoindre le quotidien as-Safir (fermé il y a deux ans) dans la première page duquel il écrivait des articles politiques hebdomadaires. Le journaliste a par ailleurs enseigné à la faculté d’information de l’Université libanaise, participant en outre à des centaines de conférences et d’ateliers de travail dont ont bénéficié des générations de journalistes.


« La parole libre »

Aussitôt connue la nouvelle du décès, les réactions ont afflué. Le ministre sortant de l’Information, Melhem Riachi, a rendu hommage, dans une déclaration, à « l’un des chevaliers de la presse écrite, qui s’est distingué par son audace, sa profondeur et ses positions fermes ». « Edmond Saab est l’un de ceux qui ont sacralisé le journalisme, étant convaincu que cette profession va de pair avec la liberté », a ajouté M. Riachi, notant que « même ceux qui ne partageaient pas son avis ne pouvaient pas manquer de respect à sa plume ».

Le président du syndicat des rédacteurs, Joseph Kosseifi, l’a pour sa part décrit comme « un homme à la parole libre, un patriote engagé dans les affaires de son Liban, une voix élevée face à l’oppression, à la corruption et aux corrompus ».

Les anciens confrères d’Edmond Saab, qui ont travaillé à ses côtés au Nahar, le pleurent également. « Son départ nous a laissés orphelins », déclare à L’Orient-Le Jour May Abi Akl, une ancienne du journal, affirmant que le disparu « appartient à l’école de Ghassan Tuéni (ancien PDG du Nahar), notamment au plan du courage et de l’audace dans l’écriture journalistique ». « Il nous a formés et orientés, nous poussant à ne pas craindre d’exprimer notre pensée lorsque celle-ci est objective et traduit la réalité », poursuit Mme Abi Akl, avant d’ajouter : « Il avait une grande connaissance et une grande culture, ce qui nous permettait de bénéficier de ses conseils autour des sujets que nous abordions dans nos écrits. »

Élie Hajj affirme à L’OLJ qu’« il était comme une encyclopédie, dans le sens où son savoir et son expérience ne se limitaient pas à un domaine déterminé. Il excellait dans tous les services du journal, faisant par exemple preuve autant de sa culture politique que de sa connaissance des détails du marché économique ». Sur un autre plan, M. Hajj affirme qu’« il était soucieux de faire appliquer les instructions de Ghassan Tuéni », indiquant par ailleurs que le disparu « a fini d’écrire un livre sur son parcours au Nahar avec Ghassan Tuéni, ouvrage qui devrait bientôt être publié ». Sarkis Naoum relève que Ghassan Tuéni « avait une entière confiance en lui, non seulement dans le domaine journalistique, mais également lorsqu’il s’agissait de lui demander conseil à propos d’un passage d’un livre qu’il rédigeait ou d’une conférence qu’il était sur le point de donner ». Pour sa part, Nabil Bou Mounsef indique que « dans le cadre de ses postes de responsabilité, Edmond Saab adressait des remarques sérieuses et fermes aux rédacteurs, dans l’objectif d’harmoniser leur travail avec l’école de pensée du Nahar ».

Rajeh Khoury note, à cet égard, que « pilier du journal, il a formé toute une génération de journalistes ». Sur un ton de nostalgie, il se souvient qu’il a connu Edmond Saab alors qu’il (Rajeh Khoury) travaillait au sein de l’équipe du quotidien al-Hayat et n’avait pas encore rejoint an-Nahar. « Nous nous retrouvions à l’aube, à Bourj (place des Canons), après la sortie des bureaux, pour comparer dans un esprit de compétition journalistique les manchettes de nos journaux et celles d’autres aussi », raconte-t-il.


Pour mémoire

Distinction - Le prix Saïd Akl au journaliste Edmond Saab

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