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Le pape "appuie tous les efforts visant à éviter" des "souffrances" aux Vénézuéliens

Le pape François, le 24 janvier 2019, au Panama. AFP / Alberto PIZZOLI

Le pape François a appelé jeudi en Amérique centrale à éviter d'infliger d'"autres souffrances" aux Vénézuéliens, après le brusque regain des tensions à Caracas, et incité l'Eglise à aider les fidèles à "dépasser les peurs et les méfiances" vis-à-vis des migrants latinoaméricains.

Le pape "soutient tous les efforts visant à éviter que d'autres souffrances ne soient infligées" aux Vénézuéliens, a déclaré le porte-parole par intérim du Vatican, l'Italien Alessandro Gisotti, en marge des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) organisées au Panama jusqu'à dimanche.

Le Venezuela vit ces jours-ci une des plus graves crises de ces dernières années. Le chef de l'Etat, Nicolas Maduro, y a reçu jeudi l'appui de l'armée pour contrecarrer le soutien international apporté au président du Parlement Juan Guaido, autoproclamé la veille "président" par intérim et immédiatement reconnu par les États-Unis et leurs alliés dans la région.

Depuis mardi, des mouvements de protestation ont fait 26 morts dans ce pays, selon des organisations de défense des droits humains.

Outre les crises politiques, comme au Venezuela et au Nicaragua, et les pénuries alimentaires, d'autres "fléaux" poussent aussi des milliers de personnes à fuir leur pays, dont les féminicides -meurtre d'une femme motivé par le fait qu'elle est une femme- particulièrement nombreux en Amérique latine, a dénoncé François.

"Violence domestique, féminicides - quel fléau vit notre continent à ce sujet ! -, bandes armées et criminelles, trafic de drogue, exploitation sexuelle de mineurs et de non mineurs", a énuméré le pape argentin devant les évêques d'Amérique centrale réunis autour de lui à Panama.

"Cette situation (la violence contre les femmes, ndlr) est sans aucun doute un fléau. Il fait partie de la culture très machiste (...) Nous, les femmes, avons besoin de paix pour pouvoir sortir dans la rue, nous sentir en sécurité", a déclaré à l'AFP Fatima Melendez, 18 ans, une étudiante salvadorienne en économie.

A ces personnes en quête d'une vie meilleure, l'Église peut offrir une "hospitalité fraternelle", a relevé François. "Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer" sont les maîtres-mots proposés par le pape à l'Eglise catholique pour faire face à la crise migratoire en Amérique latine.

Ces derniers mois, les images des caravanes de milliers de migrants centraméricains marchant désespérément vers les Etats-Unis ont marqué les esprits et provoqué la colère de Donald Trump.


"Corruption"
A un journaliste qui évoquait pendant le voyage entre Rome et Panama, le qualifiant de "folie", le projet du président américain d'édifier un mur sur la frontière mexicaine pour interdire l'accès au territoire américain aux migrants illégaux, François a répondu : "C'est la peur qui nous rend fous".

Auparavant, dans son premier discours au Panama, devant le président de ce pays Juan Carlos Varela et le corps diplomatique réunis jeudi matin, François a fustigé "toute forme de corruption" en politique, au moment où plusieurs scandales financiers éclaboussent des dirigeants sur le continent américain.

Il a lancé aux responsables politiques "une invitation à (...) mener une vie qui montre que la fonction publique est synonyme d'honnêteté et de justice et antinomique de toute forme de corruption".

Du Brésilien Lula aux quatre derniers dirigeants péruviens, une douzaine d'ex-présidents d'Amérique latine sont en prison, en fuite, impliqués ou destitués pour des affaires de ce type.

Dès les premières minutes passées par François sur le sol du Panama, où il restera jusqu'à dimanche, un jeune agitant un drapeau du Venezuela s'est précipité mercredi soir vers la voiture qui l'emportait vers la Nonciature (ambassade du Vatican) pour y passer la nuit. Le véhicule a dû faire un brusque écart pour l'éviter, mettant en alerte les services de sécurité.

Jeudi encore, le drapeau du Venezuela était bien en vue sur le parcours du pape vers le quartier historique de Panama pour ses rencontres de la matinée. "On sera tous là, espérant que le pape nous voie, avec un drapeau géant du Venezuela, afin que les Vénézuéliens ne perdent pas espoir", a déclaré à l'AFP José Raul Peña, un étudiant vénézuélien de 20 ans.

En fin de journée jeudi, François ira à la rencontre des milliers de jeunes du monde entier qui l'attendent avec impatience. Sur une gigantesque estrade surplombant l'avenue qui longe le Pacifique, il célèbrera sa première messe publique des JMJ.

Ce septième voyage de François en Amérique latine s'inscrit dans le prolongement d'une assemblée mondiale d'évêques (synode) spécifiquement consacrée aux jeunes en octobre. Les prélats avaient été appelés à mieux écouter une génération qui fuit l'Église, bousculée par les scandales d'agressions sexuelles.

Le pape François a appelé jeudi en Amérique centrale à éviter d'infliger d'"autres souffrances" aux Vénézuéliens, après le brusque regain des tensions à Caracas, et incité l'Eglise à aider les fidèles à "dépasser les peurs et les méfiances" vis-à-vis des migrants latinoaméricains.
Le pape "soutient tous les efforts visant à éviter que d'autres souffrances ne soient...