Réunion préparatoire du projet d’autoroute Khaldé-Nahr Ibrahim

La réunion de lancement de la phase préparatoire du projet de construction d’une autoroute payante entre Khaldé et Nahr Ibrahim s’est tenue hier au Grand Sérail en présence notamment du ministre sortant des Travaux publics et des Transports, Youssef Fenianos, et du secrétaire général du Haut Conseil pour la Privatisation et les Partenariats (HCPP), Ziad Hayek. Le HCPP est un organe rattaché à la présidence du Conseil et chargé de mettre en œuvre les partenariats public-privé au Liban.

Le projet, dont le coût total est évalué à 775 millions de dollars pour la construction (auxquels il faut ajouter 850 millions de dollars pour les expropriations), est inclus dans le programme d’investissement (CIP), présenté par le Liban à la conférence de Paris (CEDRE) en avril dernier. L’objectif est de construire 38 kilomètres d’autoroute, reliant Khaldé au Sud à Nahr Ibrahim au Nord, avec des tunnels, des viaducs, des ponts, des routes de services et une vingtaine d’échangeurs. Entre Dbayé et Nahr Ibrahim, le projet prévoit des tunnels doubles de 8 kilomètres de long, de trois voies chacun, des ponts sur 5 kilomètres et une autoroute de 5 kilomètres, avec un coût de construction estimé à 825 millions de dollars et des expropriations d’un montant de 415 millions de dollars.

Le secteur privé est appelé à financer et exécuter les travaux de construction, puis à entretenir l’autoroute durant une certaine période. « L’État, lui, devra couvrir les coûts des expropriations et définir le montant des frais de passage, permettant de rémunérer l’entreprise et d’amortir les investissements, sans pour autant décourager les utilisateurs », avait confié le HCPP au Commerce du Levant dans son édition d’avril dernier. « Le partenaire privé ne pourra pas encaisser directement du citoyen, sinon son contrat serait considéré comme une concession, régie par une loi spécifique et non par la loi sur les partenariats public-privé. Une étude détaillée du trafic potentiel doit encore être menée », avait-il encore indiqué.

L’objectif est de réduire les embouteillages et la pollution, qui coûtent selon la Banque mondiale près de deux milliards de dollars par an au Liban. Selon une étude réalisée par le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), le trajet de Tabarja à Beyrouth, long de 24 kilomètres, dure 70 minutes l’avant-midi (à une vitesse moyenne de 20 kilomètres par heure) et 90 minutes l’après-midi (à 16 km/h), contre 18 minutes la nuit (à 80 km/h). Pour fluidifier le trafic, le tracé prévoit notamment de contourner les grandes villes comme Jounieh et Beyrouth.

Cette phase préparatoire comprend la réalisation d’études de faisabilité financière, technique et juridique, ainsi que l’élaboration d’une stratégie de transaction, d’un business plan et d’un modèle de financement. Le HCPP avait signé en mai un contrat avec la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), afin que celle-ci puisse jouer le rôle de consultant-dirigeant sur ce projet. Les autres consultants associés au projet sont : le cabinet Mazars pour le volet financier, les cabinets Rendel, IMC et Peter-Davidson pour le volet technique, en coopération avec les cabinets libanais ACE et ELARD. Le volet juridique sera assuré par le cabinet Allen & Overy, en coopération avec le cabinet libanais Badri and Salim Méouchi. Ces consultants siègent désormais au comité de pilotage du projet, conformément à la loi sur les PPP votée au Parlement en août 2017.