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Moyen Orient et Monde - Irak

Abdallah II participe au ballet diplomatique à Bagdad

Le président irakien Barham Saleh recevant le roi Abdallah II de Jordanie à Bagdad. Photo AFP/Jordanian Royal Palace

Abdallah II de Jordanie s’est rendu hier à Bagdad pour sa première visite depuis dix ans, sur fond de ballet diplomatique en Irak où se sont succédé les chefs de diplomatie de ses deux grands alliés iranien et américain.

Outre le roi jordanien, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a également rencontré hier les dirigeants irakiens, alors que son homologue iranien Mohammad Javad Zarif poursuivait sa tournée politique et économique en Irak débutée la veille. Avant ces visites, le président américain Donald Trump avait effectué en décembre une visite surprise aux troupes américaines en Irak, avant que son secrétaire d’État Mike Pompeo ne soit reçu la semaine dernière à Bagdad. Après l’annonce, à la surprise générale, du retrait des 2 000 soldats américains stationnés en Syrie, la plupart des troupes des pays de la coalition

antijihadistes, États-Unis en tête, se trouvent désormais en Irak.

« Soutien » à l’Irak

M. Le Drian a d’ailleurs insisté lors de son étape jordanienne dimanche sur le fait que la guerre contre le groupe État islamique (EI) n’était « pas finie ». À Bagdad hier, il a redit le « soutien » de la France à l’Irak, selon le bureau du Premier ministre Adel Abdel Mahdi, qui a également indiqué que ce dernier avait rencontré M. Zarif dans la journée.

Bagdad a proclamé la « victoire » contre l’EI fin 2017, mais l’organisation ultraradicale continue de mener des attaques meurtrières et conserve quelques réduits en Syrie.

Hier encore, deux bergers ont été retrouvés morts après avoir été enlevés par des combattants de l’EI près de Tikrit, à 175 km au nord de Bagdad, ont indiqué des sources policières. Abdallah II, qui fut en 2008 le premier chef d’État arabe à se rendre à Bagdad après l’invasion menée par les Américains, a lui aussi rencontré, comme M. Le Drian, le président irakien Barham Saleh et M. Abdel Mahdi.

Si les responsables se succèdent à Bagdad, c’est parce que, explique Fanar Haddad, spécialiste de l’Irak à l’Université de Singapour, Bagdad jouit d’un « avantage majeur ». Frontalier de la Syrie en guerre, de la Jordanie – un allié des États-Unis –, du Golfe et de l’Iran, le pays « entretient de bonnes relations avec tous les acteurs régionaux », affirme le chercheur à l’AFP. « L’Irak peut parler à tout le monde dans une région pourtant traversée par d’importantes fractures », explique-t-il.

« Stabilité précaire »

Mais la position de l’Irak est à double tranchant, estime cet expert, car les puissances agissantes dans la région peuvent « saper sa stabilité récente et encore précaire ». « Une escalade entre les États-Unis et l’Iran » se ferait, prévient-il, « aux dépens de l’Irak ». Outre l’aspect politique, « les puissances régionales et internationales voient l’Irak comme un terrain vierge pour le développement de nouveaux investissements », note le politologue Essam al-Fili.

Ainsi, estime-t-il, la Jordanie « a des ambitions économiques » en Irak. « Elle veut satisfaire ses besoins en hydrocarbures importés avec un pipeline reliant Bassora (sud de l’Irak) à Aqaba », dans le sud du royaume, ajoute-t-il.

Source : AFP

Abdallah II de Jordanie s’est rendu hier à Bagdad pour sa première visite depuis dix ans, sur fond de ballet diplomatique en Irak où se sont succédé les chefs de diplomatie de ses deux grands alliés iranien et américain.Outre le roi jordanien, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a également rencontré hier les dirigeants irakiens, alors que son homologue...

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