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Nos Lecteurs ont la Parole - Antoine MESSARRA

Père Sélim Abou : gratitude à un grand humaniste et libanologue

Avec le départ du P. Sélim Abou, recteur émérite de l’USJ et grand professeur auquel des générations d’étudiants, de chercheurs et de libanologues sont redevables, je me trouve inondé de gratitude pour son apport à l’université et au Liban.

Cela me ramène aux années glorieuses de l’école supérieure des lettres dans les années 1960, avec Sélim Abou et son patronage de doctorants en sociologie en coopération avec l’Université de Lyon.

Diplômé d’études supérieures en droit public de l’USJ et d’études supérieures en sociologie de l’école supérieure des lettres, je comptais poursuivre mon doctorat en sociologie. Je me rappelle Mounir Chamoun, plus avancé que d’autres, Richard Allouche, Jean Brun, Nour Halwani… et moi-même, ni totalement juriste ni complètement sociologue, d’après des catégories universitaires où pourtant on vante verbalement l’interdisciplinarité.

Il est encore inscrit dans ma chair le ricanement méprisant d’un professeur à l’école supérieure des lettres que le P. Sélim Abou m’a recommandé de consulter et pour lequel ma sociologie n’était pas sans mélange.

Plus tard, l’Université de Lyon n’arrive pas à me classifier en droit ou en sociologie, comme s’il n’existe pas une sociologie juridique. Le père Sélim Abou me recommande de poursuivre en droit. Mais l’exégèse légaliste ne m’intéressait pas, sans rapport avec le droit vivant.

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Cette profonde aptitude de comprendre, au-delà des classifications en vogue, comprendre au sens de Max Weber et de Spinoza, de ne pas cloisonner le savoir et la pensée, de ne pas décourager, de stimuler la moindre lueur d’innovation, de ne pas briser à la source des talents jeunes et hésitants, c’est cela, après plus d’un demi-siècle, qui m’inonde de gratitude. Plus tard, la confiance de Sélim Abou est un immense stimulant. De Sélim Abou, et plus tard à Julien Freund à l’Université de Strasbourg, c’est le savoir spécialisé mais sans cloisonnement qui l’emporte.

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Sans être anthropologue, c’est la méthode de Sélim Abou dans son Liban déraciné : immigrés dans l’autre Amérique que je considère, dans tous mes travaux et mon enseignement, comme opérationnelle, expérimentale, porteuse d’engagement et fondamentalement humaine, car elle va au cœur de l’homme et de la société.

Membre du Conseil constitutionnel

Chaire Unesco-USJ

Avec le départ du P. Sélim Abou, recteur émérite de l’USJ et grand professeur auquel des générations d’étudiants, de chercheurs et de libanologues sont redevables, je me trouve inondé de gratitude pour son apport à l’université et au Liban. Cela me ramène aux années glorieuses de l’école supérieure des lettres dans les années 1960, avec Sélim Abou et son patronage de...

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