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Moyen Orient et Monde - États-Unis

L’impasse budgétaire s’aggrave, Trump acculé

Le président Donald Trump a abruptement quitté hier une rencontre à la Maison-Blanche avec les ténors démocrates sur son projet controversé de mur à la frontière avec le Mexique. Jim Young/Reuters

Avec les États-Unis englués dans un blocage budgétaire dommageable pour son mandat, Donald Trump apparaissait hier disposer d’options limitées pour arracher le financement de son mur frontalier antimigrants. Au lendemain d’un discours solennel depuis le bureau Ovale, au cours duquel il a usé d’un ton dramatique, tentant de rallier coûte que coûte les Américains à son projet sécuritaire phare, le locataire de la Maison-Blanche ne semblait guère plus avancé.

En neuf minutes télédiffusées en direct sur les principales chaînes du pays, M. Trump n’a proposé aucune nouvelle porte de sortie à l’impasse, ciblant ses arguments contre les immigrants clandestins qu’il a accusés de faire couler « le sang américain ».

Insistant sur une « crise du cœur et une crise de l’âme » provoquée selon lui par l’afflux massif de clandestins, le président n’a offert qu’une solution : construire un mur à la frontière avec le Mexique, fait de barres verticales en acier et non en béton dans l’espoir de rendre l’idée plus acceptable pour les démocrates. Ces derniers ont réagi dans la foulée, par la voix de leurs deux leaders au Sénat et à la Chambre des représentants, respectivement Chuck Schumer et Nancy Pelosi. « Le président Trump doit cesser de prendre les Américains en otages, doit cesser de créer de toutes pièces une crise » migratoire et humanitaire à la frontière, a lancé Mme Pelosi.

Deux camps arc-boutés

« Le président Trump s’appuie sur la peur et non sur les faits », a renchéri M. Schumer. Les négociations budgétaires sont au point mort : depuis deux semaines et demie, quelque 800 000 fonctionnaires fédéraux sont contraints soit à rester chez eux, soit à devoir attendre la fin du blocage pour être payés.

Plus tard hier, une nouvelle rencontre entre Donald Trump et les ténors démocrates du Congrès sur les négociations budgétaires a tourné court lorsque le président américain a abruptement mis fin aux discussions, selon ses opposants politiques. « Le président s’est levé et est parti », a relaté Chuck Schumer, juste après la rencontre. « Je viens de quitter une rencontre avec Chuck (Schumer) et Nancy (Pelosi), totale perte de temps », a de son côté tweeté le président américain au même moment.Auparavant, le président avait encore une fois évoqué l’hypothèse de déclarer une « urgence » nationale pour activer des pouvoirs extraordinaires, une procédure qui plongerait le pays dans une extraordinaire bataille politico-judiciaire. Le fils aîné du 45e président des États-Unis, Donald Trump Junior, a de son côté suscité des réactions outrées en comparant l’efficacité du mur voulu par son père à un enclos de zoo. « Savez-vous pourquoi vous pouvez apprécier une journée au zoo? Parce que les murs cela marche », a-t-il écrit sur Instagram.

Le président poursuivra aujourd’hui son offensive aux résultats incertains en se rendant à la frontière, où il devrait encore une fois marteler son message sécuritaire. Ayant échoué à convaincre Mexico de payer pour ce chantier monumental, M. Trump réclame 5,7 milliards de dollars pour « une barrière en acier plutôt qu’un mur en béton ». Promesse emblématique de sa campagne, ce mur est à ce jour resté lettre morte, les démocrates refusant de débloquer des fonds pour ce qu’ils qualifient de solution « immorale », « inutile » et « inefficace ». Interrogé hier sur CNN, le sénateur républicain Marco Rubio a résumé le rapport de forces par ces mots : « Les deux camps sont convaincus d’être ardemment soutenus par la base de leur parti, par ceux qui les ont élus. Les deux camps ont le sentiment que s’ils cèdent, cela leur coûtera politiquement extrêmement cher. »

Source : AFP

Avec les États-Unis englués dans un blocage budgétaire dommageable pour son mandat, Donald Trump apparaissait hier disposer d’options limitées pour arracher le financement de son mur frontalier antimigrants. Au lendemain d’un discours solennel depuis le bureau Ovale, au cours duquel il a usé d’un ton dramatique, tentant de rallier coûte que coûte les Américains à son projet...

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