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Moyen Orient et Monde - Syrie

Les Émirats ont rouvert leur ambassade à Damas, fermée depuis sept ans

Des diplomates en poste en Syrie, notamment arabes, ont été conviés à la cérémonie.

L’ambassade émiratie à Damas. Photo AFP

Les Émirats arabes unis ont rouvert hier leur ambassade à Damas, nouveau signe d’un possible réchauffement des relations entre les pays arabes et le pouvoir de Bachar el-Assad.

Cette décision intervient au moment où les forces progouvernementales syriennes, soutenues par les deux indéfectibles alliés, l’Iran et la Russie, contrôlent aujourd’hui près des deux tiers du pays morcelé par la guerre, multipliant les victoires face aux rebelles et aux groupes jihadistes.

La Syrie avait été mise au ban du monde arabe dès la fin 2011, et certains pays, notamment du Golfe, avaient rappelé leurs ambassadeurs, pour protester contre la répression menée par le pouvoir de Damas contre des manifestations prodémocratie. Le drapeau des Émirats arabes unis a été hissé hier sur le bâtiment de l’ambassade, dans le quartier huppé d’Abou Roumaneh, lors d’une cérémonie à laquelle ont été conviés des diplomates en poste en Syrie, notamment arabes, a constaté un correspondant de l’AFP.

« L’ambassade des Émirats arabes unis à Damas a repris ses activités », a annoncé dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères émirati, précisant qu’un chargé d’affaires prenait ses fonctions à compter de jeudi. Citant des « sources diplomatiques arabes à Damas », le quotidien proétatique al-Watan a indiqué que les employés syriens de l’ambassade allaient aussi reprendre leur travail ce même jour.

« Cette mesure intervient après une lecture approfondie des développements et est basée sur notre conviction que la prochaine étape exige une présence et une coordination arabes en ce qui concerne le dossier syrien, dans l’intérêt de la Syrie, de son peuple, de sa souveraineté et de son unité », a écrit Anwar Gargash, ministre d’État émirati aux Affaires étrangères, sur son compte Twitter. « Un rôle arabe en Syrie est devenu encore plus nécessaire face à l’expansionnisme régional de l’Iran et de la Turquie », a-t-il ajouté. Il a précisé que les Émirats œuvrent aujourd’hui, par leur présence à Damas, à « réactiver ce rôle arabe » dans le but de parvenir à un terme au conflit syrien et augmenter les chances de « paix et de stabilité ».

Normalisation arabe ?

La réouverture de l’ambassade était évoquée depuis plusieurs semaines alors que des travaux de rénovation étaient menés dans le bâtiment. Une source informée dans les milieux diplomatiques arabes avait confirmé cela à L’Orient-Le Jour, le 20 décembre.

C’est en février 2012 que les Émirats et les autres pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avaient annoncé le retrait de leurs ambassadeurs de Syrie, dénonçant dans un communiqué commun le « massacre collectif » commis par le pouvoir syrien. La répression des manifestations s’est rapidement transformée en un conflit complexe aux multiples acteurs, dont plusieurs puissances étrangères et groupes jihadistes, qui a fait plus de 360 000 morts.

La réouverture de l’ambassade des Émirats semble être un pas de plus vers une normalisation des relations entre la Syrie et les pays arabes, sept ans après le déclenchement de la guerre. « La reprise des activités à l’ambassade c’est une invitation pour la reprise des relations et la réouverture des autres ambassades arabes », a indiqué le chargé d’affaires émirati Abdel Hakim al-Naïmi.

Le 16 décembre, le président soudanais Omar el-Béchir avait effectué une visite surprise à Damas pour rencontrer Bachar el-Assad. Il s’agissait de la première visite d’un chef d’État arabe dans la capitale syrienne depuis 2011.

Le plus haut responsable des services de sécurité syriens, le général Ali Mamlouk, s’est, lui, rendu au Caire le 22 décembre pour s’entretenir avec son homologue égyptien, sa deuxième visite officielle depuis 2016 en Égypte, où siège la Ligue arabe.

Par ailleurs, il semblerait que la suspension de la Syrie à la Ligue arabe, décidée en novembre 2011, ne fasse plus l’unanimité. Le secrétaire général adjoint de cette organisation, Hossam Zaki, a déclaré le 24 décembre qu’il n’y avait pas de « consensus » au sein de l’organisation pour un retour de la Syrie à la Ligue, qui doit tenir son sommet annuel fin mars à Tunis. « Cela n’écarte pas la possibilité d’un changement de la position arabe à l’avenir », a ajouté M. Zaki, sans donner plus de détails.

Reconstruction en vue

Outre le front diplomatique, les autorités syriennes cherchent également à relancer les liens économiques avec les voisins régionaux. En octobre, le poste-frontière de Nassib à la frontière avec la Jordanie, une plaque tournante du commerce régional, a été rouvert en grande pompe.

La compagnie aérienne privée syrienne Cham Wings a, par ailleurs, effectué jeudi un vol commercial avec la Tunisie, le premier depuis 2011. « Ce vol est une reprise des liens touristiques entre Damas et la Tunisie », a indiqué à l’AFP le directeur de la compagnie aérienne, Moataz Tarbin.

Et alors que les combats en Syrie ont baissé en intensité, la reconstruction se profile à l’horizon, dans un pays ravagé par des années de guerre, où des villes entières ne sont plus que des champs de ruine. « L’Arabie saoudite a désormais accepté de dépenser l’argent nécessaire pour aider à reconstruire la Syrie, à la place des États-Unis », a annoncé lundi sur son compte Twitter le président américain Donald Trump. Un responsable de l’ambassade saoudienne à Washington a cependant assuré à CNBC que le royaume n’avait pas pris aucun nouvel engagement financier important concernant la Syrie depuis le mois d’août. Riyad s’était engagé à ce moment à verser 100 millions de dollars dans un fonds destiné à stabiliser les zones de la Syrie libérées des jihadistes de l’État islamique et sous le contrôle de la coalition dirigée par les États-Unis.

Source : AFP

Les Émirats arabes unis ont rouvert hier leur ambassade à Damas, nouveau signe d’un possible réchauffement des relations entre les pays arabes et le pouvoir de Bachar el-Assad.Cette décision intervient au moment où les forces progouvernementales syriennes, soutenues par les deux indéfectibles alliés, l’Iran et la Russie, contrôlent aujourd’hui près des deux tiers du pays morcelé...

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