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Lifestyle - Un peu plus

Je demande pardon

Photo Bigstock

On dit que Pâques, c’est le pardon. Que Noël, c’est donner. Perdonare, en latin (per/donare). Par-don, to for-give. Il s’agit du don que l’on fait de son droit au ressentiment après avoir été la victime d’une offense. Faire grâce. Et c’est en cette période-ci qu’il faut savoir oublier ses rancœurs. Effacer l’amertume, les discordes. Jeter ses doléances et pardonner. Ne pas attendre qu’un événement se produise pour excuser l’autre, mais juste l’excuser sans excuses.

J’emballe dans des paquets cadeaux, sous le papier soyeux, les erreurs commises par les autres. J’oublie et je passe à autre chose. Je tourne la page, termine le chapitre, clos le livre et le range dans la bibliothèque de mes (mauvais) souvenirs. Et je pardonne. Je pardonne à ceux et celles qui m’ont blessée et qui m’ont trahie. Je pardonne à ceux à qui j’ai offert ma confiance et qui l’ont jetée dans le bûcher de leurs vanités. Je pardonne à ceux qui m’ont trompée, à ceux qui m’ont menti. Qui m’ont vendu des balivernes alors qu’ils n’en avaient pas l’intention. À ceux qui m’ont humiliée, bafouée, insultée. À ceux qui ont pensé que je ne serais pas à la hauteur. Je pardonne à ceux qui m’ont condamnée, à ceux qui m’ont jugée. À ceux qui m’ont fait rêver pour m’ôter par la suite ces rêves-là. Je pardonne à ceux en qui j’ai cru. À ceux en qui j’ai placé mes espoirs, à ceux à qui j’ai raconté mes doutes, confié mes secrets. Je pardonne à ceux qui m’ont vendu des mots en s’écoutant parler. Je pardonne à ceux qui m’ont lâchée en cours de route. Qui m’ont laissée sur le bas-côté, suspendue au garde-fou. Ceux qui m’ont abandonnée quand j’avais le plus besoin d’eux. Je pardonne à ceux qui ont médit et calomnié à mon sujet. À ceux qui m’ont traînée dans la boue. Je pardonne aux imbéciles, aux peureux. Parce qu’ils n’y peuvent rien. À ceux qui craignent l’obscurité, ceux qui sont aveuglés par la lumière. À ceux qui fuient le bonheur, refusent l’amour, à ceux qui fléchissent devant leurs (vieux) démons. Je pardonne aux lâches, aux hypocrites. Je pardonne à Dieu mes offenses. Je sais pourtant qu’aussi grande que puisse être ma compassion, il y a des gens à qui je ne pourrai jamais pardonner. J’essayerai quand même. Et je demande d’avance pardon si je n’y arrive pas.

Et aujourd’hui, je demande pardon à tous ceux que j’ai fait souffrir par inadvertance ou par maladresse. Pardon à ceux que j’ai négligés, ceux que je n’ai pas rappelés. Je demande pardon à ceux que j’ai jugés trop vite. Je demande pardon à ceux que j’ai fait pleurer, à ceux que j’ai heurtés. Je demande pardon si j’ai causé du ressentiment. Pardon si je n’ai pas assez donné alors que je recevais beaucoup. Pardon pour n’avoir pas su recevoir souvent. Pardon de ne pas m’être assez informée. Pardon pour les faux espoirs que j’ai pu provoquer. Pour les vœux que je n’ai pas exaucés. Je demande pardon à ceux que j’ai déçus, à ceux que j’ai pu mépriser, à ceux à qui j’en ai voulu. Pardon pour ma (très peu fréquente) mauvaise foi, mes moqueries, mes sarcasmes et mon ironie. Pardon pour ma violence parfois et mes imprudences. Je demande pardon pour mes insécurités. Pardon à ceux qui ne me reconnaissent plus. Je demande pardon pour mes moments de solitude et mes silences. Pour mes replis sur moi-même.Je demande pardon pour mes futures maladresses et les erreurs que je vais commettre. Pour ces plaies que je laisserai et qui ne cicatriseront peut-être pas. Je demande pardon pour les mauvaises décisions que je vais prendre, la peur qui me gagnera parfois. Je demande pardon si j’abandonne un jour. Si je pars, si je m’enfuis, si je me cache, si je lâche, si je craque. Je demande pardon parce que je risque de ne pas être assez forte. Parce qu’il se peut que mes épaules ne soient pas aussi solides qu’on le voudrait. Je demande pardon pour mes éventuelles colères. Et je demande pardon de ne pas vouloir (et non pas pouvoir) pardonner.

On dit que Pâques, c’est le pardon. Que Noël, c’est donner. Perdonare, en latin (per/donare). Par-don, to for-give. Il s’agit du don que l’on fait de son droit au ressentiment après avoir été la victime d’une offense. Faire grâce. Et c’est en cette période-ci qu’il faut savoir oublier ses rancœurs. Effacer l’amertume, les discordes. Jeter ses doléances et pardonner. Ne...

commentaires (3)

Un anxieux qui vous lit aujourd'hui risque de se flinguer. Si on n'arrive pas à pardonner, il faut tourner la page est d'aller de l'avant. La fuite en avant est notre destinée jusqu'à l'arrêt final. Joyeux Noël à vous, à votre famille et à tous les lecteurs !

Shou fi

18 h 35, le 22 décembre 2018

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Commentaires (3)

  • Un anxieux qui vous lit aujourd'hui risque de se flinguer. Si on n'arrive pas à pardonner, il faut tourner la page est d'aller de l'avant. La fuite en avant est notre destinée jusqu'à l'arrêt final. Joyeux Noël à vous, à votre famille et à tous les lecteurs !

    Shou fi

    18 h 35, le 22 décembre 2018

  • UN MONDE QUI N,EXISTE PAS ! LAFONTAINE DIT : DIEU A FAIT NOTRE POCHE DE DEVANT POUR LES FAUTES D,AUTRUI ET POUR LES NOTRES CELLE DE DERRIERE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 34, le 22 décembre 2018

  • il y a des gens à qui je ne pourrai jamais pardonner. J’essayerai quand même. Et je demande d’avance pardon si je n’y arrive pas. Et je demande pardon de ne pas vouloir (et non pas pouvoir) pardonner. BRAVO BRAVO TROIS FOIS BRAVO CE MOT "VOULOIR" EXPRIME TELLEMENT BIEN CE QUE RESSENT AUJOURDH'UI TOUT LIBANAIS VIS A VIS DES POLITICIENS QUI APRES DES ANNEES DE LA FIN D E A GUERRE NE PEUVENT MEME PAS RESOUDRE LE PROBLEME DE L'ELECTRICITE, DE L L'EAU ET DES ORDURES DES TAXES FOLLES ET DES LOIS IMPOSSIBLE A APPLIQUER ET ENFONCE LE PAYS DANS DES CRISES SUCCESSIVES POUR ABOUTIR A LEUR FIN ET PROFITER POUR S'ENRICHIR SANS HONTE AUSSI EVIDEMENT POUR DEPUIS PLUS DE 40 ANS NE PAS AVOIR PU RAMENER AU PAYS LES PRISONNIERS LIBANAIS EN SYRIE Y INCLUS NOS SOLDATS DE LA CASERNE DE FAYADIE ET AUTRES, POUR AVOR VOTE UNE LOI EN 1969 AUTORISANT UN FATHLAND AU SUD LIBAN ET POUR NE PAS AVOIR EXECUTE LA PARTIE DE TAEF QUI DIT DESARMEMENT DE TOUTES LES MILICES CE QUI OBLIGE AUJOURDH'UI DE LAISSER A CETTE MILICE LA DECISION DE GUERRE OU PAIX DU LIBAN ET POUR TOUT CELA JE DEMANDE PARDON AUSSI DE NE PAS VOULOIR ( ET NON PS POUVOIR ) PARDONNER

    LA VERITE

    03 h 25, le 22 décembre 2018

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