Abou Dhabi hôte de pourparlers de paix pour mettre fin au conflit afghan

Des pourparlers visant à mettre un terme au conflit afghan ont eu lieu lundi à Abou Dhabi, a-t-on appris auprès du gouvernement du Pakistan, avec des rencontres supposées entre les Etats-Unis et des représentants des talibans.

Lundi, le département d'Etat américain a confirmé le déroulement de réunions à Abou Dhabi qui "s'inscrivent dans le cadre des efforts déployés par les Etats-Unis dans leur stratégie en Asie du Sud pour promouvoir un dialogue intra-afghan visant à mettre un terme au conflit en Afghanistan".

Dans un message sur Twitter, le ministère pakistanais des Affaires étrangères avait annoncé des rencontres aux Emirats arabes unis sans toutefois préciser quels en seraient les participants.

Dans un communiqué diffusé dimanche soir, le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, avait annoncé "une nouvelle rencontre avec les Etats-Unis" à Abou Dhabi avec la participation de représentants du Pakistan, des Emirats arabes unis et de l'Arabie Saoudite.

Les Etats-unis, représentés par l'envoyé spécial pour la paix, Zalmay Khalilzad, n'ont jamais officiellement confirmé avoir rencontré des représentants des talibans.

"Par le passé, M. Khalilzad a rencontré et il continuera de rencontrer toutes les parties intéressées, y compris les talibans, pour soutenir un règlement négocié du conflit", a-t-on simplement dit au Département d'Etat américain.

M. Khalilzad a entamé début décembre sa troisième tournée dans la région depuis sa nomination en septembre. Avant Abou Dhabi, il s'est notamment rendu en Afghanistan, au Pakistan, en Russie, en Ouzbékistan, au Turkménistan et a rencontré à Bruxelles le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.

Ces pourparlers ont pour objectif de préparer à un dialogue direct entre le gouvernement afghan et les talibans afin de mettre un terme à 17 années de conflit depuis l'intervention militaire américaine en 2001 pour chasser les talibans du pouvoir.

Le président afghan Ashraf Ghani a annoncé fin novembre la constitution d'une "équipe de négociation" de 12 personnes et qu'une "feuille de route pour les négociations de paix" avait été établie.

Mais les talibans avaient rétorqué vouloir négocier "avec les envahisseurs américains" et non avec l'exécutif de Kaboul, qualifié d'"entité impuissante imposée de l'étranger".

Et lundi, ils ont une nouvelle fois répété ne pas vouloir s'entretenir avec le gouvernement de Kaboul.

Cependant, selon le chef de la mission des Nations unies, Tadamichi Yamamoto, "la possibilité d'une fin négociée du conflit n'a jamais été aussi réelle qu'elle ne l'est actuellement", a-t-il déclaré lundi au cours d'une séance du Conseil de Sécurité de l'ONU consacrée à la situation afghane.