Bahreïn: cinq personnes inculpées pour "obstruction" avant les élections

Cinq personnes ont été placées en détention et inculpées mercredi au Bahreïn pour "obstruction au processus électoral", a indiqué le procureur général de ce petit pays du Golfe où doivent se tenir des élections législatives samedi.

L'un des suspects a été arrêté après avoir appelé à boycotter les élections sur Twitter, a indiqué le chef de l'unité chargée des crimes électoraux, Muhanna al-Shayji, selon un communiqué publié par le procureur général.

Un autre homme est détenu pour avoir diffusé sur les réseaux sociaux "de fausses nouvelles sur le comportement de l'un des candidats". Les autres suspects ont été placés en détention pour avoir détruit des affiches électorales de candidats, a rapporté la même source.

Le 13 novembre, un Bahreïni avait été arrêté et poursuivi pour les mêmes chefs d'accusation après avoir indiqué sur Twitter qu'il boycotterait le scrutin. Selon le Bahrain Institute for Rights and Democracy, basé à Londres, il s'agit d'Ali Rashed al-Asheeri, un ancien député du mouvement d'opposition chiite Al-Wefaq.

Les autorités bahreïnies ont interdit à ce mouvement et au mouvement d'opposition libéral Waad de présenter des candidats aux législatives.

Royaume dirigé par une dynastie sunnite proche de l'Arabie saoudite, le Bahreïn est secoué par des troubles sporadiques depuis 2011, date à laquelle les autorités ont violemment réprimé un puissant mouvement de contestation chiite qui réclamait des réformes démocratiques.

Des mouvements d'opposition de tous bords ont été dissous. Des centaines d'opposants sont actuellement emprisonnés ou jugés, certains ont même été déchus de leur nationalité. Des journalistes, des blogueurs et des intellectuels font également l'objet d'enquêtes.

Des organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement l'iniquité des procès.

Manama accuse régulièrement l'Iran chiite de provoquer des troubles dans le royaume en faisant appel à des militants qui ont "recours à la violence", ce que dément Téhéran.