Les rebelles et le gouvernement yéménites se sont déclarés favorables hier aux nouveaux efforts de paix de l’ONU, renforçant la possibilité d’une tenue prochaine de négociations en vue d’un règlement politique au conflit qui ravage le Yémen depuis plus de trois ans.
Le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, a même annoncé officiellement qu’il enverrait une délégation aux consultations proposées par l’émissaire de l’ONU à Stockholm avant même que celui-ci ne fixe la date et les modalités de ces négociations.
Il a adressé à cet émissaire, Martin Griffiths, une lettre « soutenant ses efforts de paix et annonçant l’envoi d’une délégation aux consultations (de Stockholm) destinées à trouver une solution politique » au conflit, selon un communiqué officiel. Cette annonce fait suite à un appel d’un chef rebelle à geler les opérations militaires des houthis pour donner une chance aux efforts de paix. Le communiqué du gouvernement Hadi insiste sur la nécessité pour l’ONU de faire pression sur les rebelles houthis pour qu’ils participent, « sans condition », aux négociations en Suède.
Le chef rebelle Mohammad Ali al-Houthi, qui dirige le Conseil suprême révolutionnaire, avait appelé plus tôt hier ses partisans à mettre fin « aux tirs de missiles et de drones contre les pays agresseurs », comme le demande, selon lui, M. Griffiths. Il propose aussi « de geler et de cesser toutes les opérations militaires sur tous les fronts afin de parvenir à la paix », indiquant que son appel vise à prouver les « bonnes intentions » des rebelles après un contact avec M. Griffiths, attendu cette semaine dans la capitale yéménite Sanaa, que contrôlent les houthis.
Après avoir tenté sans succès en septembre d’organiser des négociations à Genève, M. Griffiths avait dit vendredi devant le Conseil de sécurité de l’ONU son « intention de réunir à nouveau les parties rapidement en Suède ». Il avait également annoncé qu’un accord sur un échange de prisonniers était près d’être conclu, un nouveau signe que des mesures renforçant la confiance mutuelle étaient prises en amont des discussions à venir.
D’autre part, le ministre britannique des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, se trouvait hier à Téhéran pour des discussions portant notamment sur le rôle de Téhéran dans le conflit au Yémen. Il a déclaré sur place que la recherche de la paix au Yémen était « la priorité numéro un du moment ».
L’Arabie saoudite, puissance régionale rivale de l’Iran, s’est déclarée en faveur des efforts de paix. Parlant hier devant le Majlis al-Choura (Conseil consultatif), le roi Salmane d’Arabie saoudite a rappelé que son pays était intervenu au Yémen « par devoir, celui de soutenir le peuple yéménite face aux milices appuyées par l’Iran ». « Nous confirmons notre appui à une solution politique au Yémen », a-t-il dit.
Source : AFP