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Économie - Zoom

La rémunération de Carlos Ghosn, éternelle polémique

Selon une étude de Proxinvest publiée en octobre, Carlos Ghosn se classe au troisième rang des patrons les mieux payés de France. Toshifumi Kitamura/AFP

Carlos Ghosn, soupçonné de dissimulation de revenus et de malversations à la tête du groupe automobile Nissan et arrêté lundi à Tokyo, est l’un des chefs d’entreprise les mieux rémunérés de France. Son salaire, évalué à 15 millions d’euros par an depuis 2014, a suscité diverses polémiques et des accrochages avec l’État français.

En tant que PDG de Nissan, poste qu’il a quitté le 30 mars 2017, il avait touché sur cette année fiscale (avril 2016/mars 2017) quasiment 1,1 milliard de yens, soit environ 8,8 millions d’euros – selon le taux de change à cette période –, d’après des documents de référence du groupe Renault que l’AFP a consultés.

À la tête du groupe Renault en tant que PDG depuis 2009 (auparavant il en était uniquement le directeur général), son salaire annuel dépasse les 7 millions d’euros depuis 2014 (contre entre 1 et 4 millions annuels les années précédentes). Sa rétribution comprend une part fixe, une part variable et des actions de performances, selon les documents de référence. En juin 2017, Carlos Ghosn avait démenti des informations de l’agence Reuters sur l’existence d’un projet de banquiers de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi visant à cacher des millions d’euros de bonus supplémentaires du PDG et d’autres dirigeants, via une société offshore installée aux Pays-Bas. Selon Reuters, qui avait affirmé avoir consulté des documents attestant de la manœuvre, le schéma prévoyait que les trois constructeurs reversent dans cette structure « une partie des nouvelles synergies dégagées grâce à l’alliance », lesquelles devaient alors s’élever à plus ou moins 5 milliards d’euros par an entre 2016 et 2017. Le nom d’Ardea Partners, la société de banque d’investissement conseillant Carlos Ghosn, avait été cité.

Troisième patron le mieux payé de France

Les émoluments très élevés de Carlos Ghosn se sont souvent retrouvés sur le devant de la scène médiatique, jusqu’à entraîner l’intervention de l’État français, titulaire de 15 % du capital et d’environ 2 0 % des droits de vote dans l’entreprise. Le 29 avril 2016, l’assemblée générale des actionnaires de Renault avait rejeté par 54 % des voix le niveau de rémunération du PDG fixé pour l’exercice 2015 (en année calendaire) à un total de 7,25 millions d’euros, en hausse de 0,49 % sur 2014.

Mais ce vote n’était que consultatif et le conseil d’administration du groupe avait finalement avalisé le salaire de son patron, en arguant de la « qualité des résultats de l’année 2015 ». Pendant trois ans, l’État avait voté contre la rémunération du dirigeant qui restait inflexible et ardent défenseur d’une rémunération très forte. Finalement, en février 2018, M. Ghosn a accepté de réduire sa rémunération de 30 %, une condition imposée par le gouvernement du président Emmanuel Macron pour apporter son soutien à sa reconduction pour un nouveau mandat de quatre ans à la tête de Renault, à partir de juin 2018.

Selon une étude du cabinet Proxinvest publiée en octobre, le PDG de l’alliance Nissan-Renault-Mitsubishi, se classe au troisième rang des patrons les mieux payés de France avec 13 millions d’euros annuels, derrière Gilles Gobin, gérant de Rubis (21,1 millions d’euros), et Bernard Charlès, dirigeant de Dassault Systèmes (24,6 millions d’euros).

Les rétributions publiées officiellement n’incluent pas le salaire de M. Ghosn chez Mitsubishi, dont il est devenu président du conseil d’administration depuis que le groupe nippon a rejoint l’alliance en 2016.

Sources : agences


Carlos Ghosn, soupçonné de dissimulation de revenus et de malversations à la tête du groupe automobile Nissan et arrêté lundi à Tokyo, est l’un des chefs d’entreprise les mieux rémunérés de France. Son salaire, évalué à 15 millions d’euros par an depuis 2014, a suscité diverses polémiques et des accrochages avec l’État français.En tant que PDG de Nissan, poste qu’il a...

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