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Macron appelle le monde à ne pas "opposer nos peurs", critique le nationalisme

Le président français, Emmanuel Macron, prononçant un discours lors de la commémoration de l'Armistice de la Première guerre mondiale, le 11 novembre 2018, à Paris. AFP / POOL / BENOIT TESSIER

"Additionnons nos espoirs au lieu d'opposer nos peurs", a lancé dimanche Emmanuel Macron aux 72 dirigeants mondiaux réunis à Paris, dénonçant le "nationalisme" dont se revendique notamment Donald Trump, fer de lance des dirigeants hostiles au multilatéralisme cher au président français.
Dans son allocution sous l'Arc de Triomphe pour célébrer le centenaire de l'Armistice de la Grande guerre, un discours lyrique mais aussi politique, il a appelé ses pairs à refuser "la fascination pour le repli, la violence et la domination" devant un parterre de dignitaires dont les présidents américain Donald Trump, russe Vladimir Poutine ou turc Recep Tayiip Erdogan.

Fervent défenseur d'un système de gouvernance mondiale multilatéral et libre-échangiste, le président français a dénoncé le nationalisme, dont s'est revendiqué plusieurs fois ces dernières semaines Donald Trump.
Même s'ils affirment bien s'entendre, les deux hommes ont des vues très divergentes, M. Trump étant clairement hostile au multilatéralisme, ce socle idéologique des relations internationales depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, de plus en plus dénoncé par certains électeurs et dirigeants dans le monde au nom de la défense des intérêts nationaux.
"Le patriotisme est l'exact contraire du nationalisme. Le nationalisme en est sa trahison", a dit le président français, alors que M. Trump met un point d'honneur à se dire régulièrement nationaliste.

"Un mondialiste est une personne qui veut que le monde s'en sorte, sans vraiment se préoccuper de notre pays (...). Vous savez ce que je suis? Je suis un nationaliste", avait-il notamment déclaré en octobre.

M. Macron a enfoncé le clou dans un entretien à la chaîne américaine CNN qui sera diffusé dimanche après-midi. "Je suis un patriote (...) Je ne crois pas en un mondialisme indiscriminé (...) Mais je ne suis pas nationaliste, ce qui est très différent d'être patriote. Je défends mon peuple. Je défends mon pays, je pense que nous avons une identité forte. Mais je crois profondément à la coopération entre les peuples, et que cette coopération est bonne pour tout le monde".
Le message est directement adressé à Donald Trump, partisan d'une négociation directe avec les autres pays, utilisant sa puissance et différents moyens de pression pour avancer et préserver l'intérêt national américain. Cela se traduit par exemple par l'instauration de droits de douanes, le retrait unilatéral de l'accord de Paris sur le climat ou de l'accord sur le nucléaire iranien.

"Ensemble, nous pouvons conjurer ces menaces que sont le spectre du réchauffement climatique et de la dégradation de notre nature, la pauvreté, la faim, la maladie, les inégalités, l'ignorance", a espéré M. Macron sous l'Arc de Triomphe. 
En mémoire de "l'immense cortège des combattants" de la Grande guerre, "venus du monde entier, parce que la France représentait pour eux tout ce qu'il y avait de beau dans le monde", il a appelé ses pairs à refuser "la fascination pour le repli, la violence et la domination". 

"Souvenons-nous! N'oublions pas!", a-t-il plaidé, "cent ans après un massacre dont la cicatrice est encore visible sur la face du monde". "Puisse ce rassemblement ne pas être seulement celui d'un jour". "Durant ces quatre années, l'Europe manqua de se suicider", a poursuivi le chef de l'Etat, qui a rendu hommage à "l'espérance pour laquelle toute une jeunesse accepta de mourir, celle d'un monde enfin rendu à la paix", pour terminer par un plaidoyer pour les institutions internationales, l'Europe d'aujourd'hui et l'ONU.
"Cela s'appelle, sur notre continent, l'amitié forgée entre l'Allemagne et la France (...). Cela s'appelle l'Union européenne, une union librement consentie jamais vue dans l'Histoire et nous délivrant de nos guerres civiles. Cela s'appelle l'Organisation des Nations Unies". "C'est cette certitude que le pire n'est jamais sûr tant qu'existent des hommes et des femmes de bonne volonté", a-t-il dit.

Il a aussi dénoncé l'état d'esprit "qui alimente les contre-vérités, accepte les injustices, nourrit les extrêmes et l'obscurantisme".

"Additionnons nos espoirs au lieu d'opposer nos peurs", a lancé dimanche Emmanuel Macron aux 72 dirigeants mondiaux réunis à Paris, dénonçant le "nationalisme" dont se revendique notamment Donald Trump, fer de lance des dirigeants hostiles au multilatéralisme cher au président français.Dans son allocution sous l'Arc de Triomphe pour célébrer le centenaire de l'Armistice de la Grande...