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Moyen Orient et Monde - Yémen

Les civils de Hodeida en première ligne dans des affrontements entre les deux camps

Le port de Hodeida au Yémen. Abduljabbar Zeyad/Reuters

Combattants progouvernementaux et rebelles se sont de nouveau affrontés hier autour de la ville portuaire de Hodeida, sur la côte ouest du Yémen. Cinq jours d’affrontements entre forces loyalistes, soutenues par une coalition sous commandement saoudien, et rebelles houthis, appuyés par l’Iran, ont fait au moins 150 morts de part et d’autre. Ce bilan partiel inclut les corps de 49 houthis amenés hier matin dans deux hôpitaux de Bajil, un quartier de Hodeida, selon des médecins. Les rebelles ont confirmé que les combats, accompagnés de raids aériens, avaient été violents, via leur chaîne de télévision al-Massirah. Celle-ci a déclaré que les houthis avaient en échange « visé les envahisseurs et les hypocrites, sur le littoral » de la mer Rouge, où se trouve Hodeida.

La coalition antirebelles, dont les deux piliers sont l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, a assuré qu’elle n’avait aucunement l’intention de lancer une offensive totale sur cette cité portuaire, précisant que les opérations en cours visaient à « élargir les périmètres de sécurité dans certaines zones ».

Des responsables des forces progouvernementales yéménites ont cependant fait état de tentatives d’encercler la ville et de couper des voies d’approvisionnement des houthis.

Évoquant « l’intensification des combats à Hodeida », l’organisation Médecins sans frontières (MSF) s’est inquiétée hier des conséquences pour « les malades et le personnel de l’hôpital al-Salakhana, et pour les milliers d’habitants qui restent dans la ville ». La vie de 59 enfants dans un hôpital de Hodeida est menacée par les combats entre rebelles et forces progouvernementales, a averti de son côté l’Unicef. Ces développements militaires interviennent alors que la crise humanitaire s’aggrave au Yémen, où 14 millions de personnes sont en situation de préfamine selon l’ONU, qui tente par ailleurs de relancer des pourparlers de paix d’ici à fin novembre.

Impasse militaire

Près des trois quarts de l’aide humanitaire entrant au Yémen transitent par le port de Hodeida. L’ONG Norwegian Refugee Council a averti que l’intensification des combats et des raids aériens risquait de « détériorer davantage l’accès des civils à l’aide ». L’affaire Jamal Khashoggi, du nom de ce journaliste saoudien tué le 2 octobre au consulat de son pays à Istanbul, a considérablement affaibli la diplomatie saoudienne, et Washington a pressé Riyad la semaine dernière d’accélérer un règlement politique au Yémen.

Lundi soir, les chaînes de télévision saoudiennes ont diffusé des images du prince héritier Mohammad ben Salmane rendant visite dans un hôpital de Riyad à des soldats « blessés au combat à la frontière sud ». Il a rendu hommage à leur « courage » et leur a remis des médailles, a précisé l’agence officielle SPA.

Depuis plusieurs mois, la coalition antirebelles, dirigée par Riyad, donne l’impression d’être dans une impasse militaire. Le pays est de fait quasiment divisé en deux, les forces progouvernementales contrôlant le Sud et une bonne partie du centre, et les rebelles le Nord et une bonne partie de l’Ouest.

Outre Hodeida, les houthis sont maîtres de la capitale Sanaa depuis fin 2014. Le gouvernement, qui s’est lui replié à Aden, tente désespérément de sauver une économie en faillite.

Source : AFP


Combattants progouvernementaux et rebelles se sont de nouveau affrontés hier autour de la ville portuaire de Hodeida, sur la côte ouest du Yémen. Cinq jours d’affrontements entre forces loyalistes, soutenues par une coalition sous commandement saoudien, et rebelles houthis, appuyés par l’Iran, ont fait au moins 150 morts de part et d’autre. Ce bilan partiel inclut les corps de 49...

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