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Moyen Orient et Monde - Syrie

La justice française réclame l’arrestation de trois hauts responsables du régime syrien

L'actuel directeur du bureau de la sécurité nationale syrienne, Ali Mamlouk, (ici en 2015 à Damas), est poursuivi par la justice française. Al-Watan / AFP

Trois hauts responsables du régime de Bachar el-Assad sont visés pour la première fois en France par des mandats d’arrêt internationaux délivrés par la justice française qui les soupçonne d’être impliqués dans des exactions ayant visé deux citoyens franco-syriens.

Deux juges d’instruction ont suivi les réquisitoires du parquet de Paris, lançant ces mandats pour « complicité d’actes de torture », « complicité de disparitions forcées » et « complicité de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et de délits de guerre », a indiqué hier à l’AFP une source judiciaire, confirmant une information du journal Le Monde.

Sont concernés l’ex-chef des renseignements syriens devenu directeur du bureau de la sécurité nationale Ali Mamlouk, le chef du service de renseignements de l’armée de l’air syrienne en poste après mai 2011, Jamil Hassan, et le directeur de la branche de Bab Touma (Damas) du service de renseignements de l’armée de l’air, Abdel Salam Mahmoud.

Dans ce dossier, le parquet avait ouvert une enquête préliminaire en 2015, après la découverte de l’arrestation d’un père et de son fils, Mazen et Patrick Dabbagh, grâce à l’enquête dite « César », du nom d’un ex-photographe de la police militaire syrienne qui s’est enfui de Syrie en 2013, emportant 55 000 photographies de corps torturés.

Une information judiciaire avait ensuite été ouverte en octobre 2016 pour « disparitions forcées et actes de torture, constitutives de crimes contre l’humanité », et les investigations confiées à des juges d’instruction du pôle crimes contre l’humanité et crimes de guerre, quelques jours après le dépôt d’une plainte contre X par le frère et oncle des disparus, Obeïda Dabbagh, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et la Ligue des droits de l’homme (LDH).

« C’est la première fois que la justice française émet des mandats d’arrêt internationaux contre de hauts dignitaires syriens », a déclaré Clémence Bectarte, avocate de la FIDH et de Obeïda Dabbagh. « C’est un signal très important, et un symbole très fort aussi, de ce niveau de responsabilité qui est aujourd’hui mis en lumière au plus haut niveau de l’appareil répressif syrien », a-t-elle poursuivi.

Nombreuses enquêtes en Europe

Les deux Franco-Syriens, un étudiant à la faculté des lettres et des sciences humaines de Damas et un conseiller principal d’éducation à l’École française de Damas, avaient été arrêtés en novembre 2013 par des officiers déclarant appartenir aux services de renseignements de l’armée de l’air syrienne. Transférés à la prison d’al-Mazzeh, dénoncée comme un centre de torture du régime, ils n’avaient plus donné signe de vie jusqu’à être déclarés morts par le régime cet été, selon un communiqué de la FIDH. La publication des actes de décès a justifié l’extension des investigations des juges, notamment à des « homicides volontaires » et à des « atteintes volontaires à la vie constitutives de crimes contre l’humanité », selon la source judiciaire.

De nombreuses enquêtes visant le régime syrien sont menées ailleurs en Europe, notamment aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et en Allemagne, où le parquet fédéral a également émis un mandat d’arrêt contre Jamil Hassan pour « crimes contre l’humanité ». « Cette quête de justice est exprimée aujourd’hui par une grande majorité de la population syrienne qui a souffert des crimes qui ont été commis (...) depuis maintenant plus de sept ans », a indiqué Me Bectarte. En France, il s’agit du second conflit le plus important, en nombre de dossiers traités, derrière le Rwanda, pour le pôle crimes contre l’humanité, crimes et délits de guerre, avait indiqué le 18 octobre, lors d’un colloque à Paris, Aurélia Devos, vice-procureure à la tête du parquet au pôle. Damas n’ayant pas ratifié le traité fondant la Cour pénale internationale (CPI), cette dernière « ne peut enquêter sur les crimes commis par le régime », faute de saisine par le Conseil de sécurité de l’ONU où la Russie, alliée de Damas, dispose d’un droit de veto.

Source : AFP

Trois hauts responsables du régime de Bachar el-Assad sont visés pour la première fois en France par des mandats d’arrêt internationaux délivrés par la justice française qui les soupçonne d’être impliqués dans des exactions ayant visé deux citoyens franco-syriens.Deux juges d’instruction ont suivi les réquisitoires du parquet de Paris, lançant ces mandats pour...

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TRES EN RETARD ET CONTRE LES BRAS UNIQUEMENT...

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 25, le 06 novembre 2018

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Commentaires (2)

  • TRES EN RETARD ET CONTRE LES BRAS UNIQUEMENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 25, le 06 novembre 2018

  • Un bon début. Même si les enquêtes n'ont aucune chance d'aboutir à l'arrestation des tortionnaires.

    Yves Prevost

    06 h 53, le 06 novembre 2018

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