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Lifestyle - Un peu plus

Dans le marc de café

Photo M.A.

On a beau être athée, agnostique, sceptique, méfiant, quand on souffle les bougies de son gâteau d’anniversaire, généralement on fait instinctivement un vœu. On ne sait jamais. Pareil pour l’arc-en-ciel, l’étoile filante. Quand quelqu’un nous dit : « Fais un vœu », eh bien ! On tente sa chance. Même si on sait pertinemment que c’est totalement inutile, que cette demande, on la fait chaque année depuis nos 15 ans ; on ne sait jamais.

Un peu comme ce petit signe de croix ou cet appel à Dieu quand ça va mal. On ne sait jamais si sainte Rita, Mohammad, Bouddha ou même Yahvé auraient envie de se manifester. Parce que lorsque ça va mal, que ce soit pour une question de boulot, d’amour, de fric, de santé, on espère toujours une intervention. Divine, astrale. On attend un signe, un message subliminal. On interprète un rêve. Et puis, on cherche des réponses.

C’est fou comment lorsque quelqu’un vacille ou doute, souffre ou perd espoir, il devient la proie de sa connerie parfois. De sa naïveté. Il devient superstitieux, candide et essaiera par tous les stratagèmes de se dire « ça va aller ». Heureusement, tout le monde ne cède pas. Pas tout le monde fait un solitaire en disant, si elle réussit, ça veut dire qu’elle reviendra. Pas tout le monde aperçoit un quelconque signe quand il retrouve ou perd le collier que son fiancé de l’époque lui avait offert. Heureusement, sinon voyantes, mediums et autres bassarat auraient fait fortune et feraient salle comble à l’instar de cette consultation que l’on doit réserver six mois à l’avance. Sauf que le désespoir, la peur, le doute nous font faire un tas de choses puériles, stupides et totalement irrationnelles.

Il y a ceux qui consultent 12 horoscopes par jour, regroupent les infos positives, entourent sur leur agenda leur prochain jour de chance, tout en sachant que des Bélier, il y en a des centaines de millions. Il y a celles qui consultent une voyante frénétiquement pour connaître leur avenir à travers les tarots, les lignes de la main ou le marc de café. Déchiffrent avec leur diseuse de bonne aventure la signification du Bateleur, de la Maison Dieu ou du Monde ; espèrent quand on leur trouve une samké bel fenjen. Pensent que dans 5 icharat, elles vont rencontrer l’homme de leur vie dont l’initiale commence par un M, qui a deux enfants, est Lion et vit à l’étranger. Et même les moins crédules et les plus pragmatiques de leurs ami(e)s demanderont à la fin de la séance : « Qu’est-ce qu’elle t’a dit ? » Elle m’a dit qu’il m’aimait, qu’il n’y en avait pas d’autres, que c’est le bon, que s’il agit comme ça, c’est parce qu’il est différent, alors que c’est tout bonnement un connard. Bla bla bla. Qui s’accrochent au moindre signe, naufragés sur le radeau de leurs amours tumultueuses qui sont bel et bien finies. Pourquoi pas si ça leur fait du bien. Si ces gens-là préfèrent essayer de connaître leur avenir plutôt que de voir un psy ou d’écouter les conseils avisés de leurs copains.

Pourquoi pas si la superstition leur permet de se protéger d’eux-mêmes le plus souvent. S’ils cachent leurs amours (pas défendues) par crainte du mauvais œil et du na7ess. Se pincent les fesses en marmonnant un petit smalla quand on leur dit que leur nouvel appart est sympa, que leur petite fille est belle ou qu’on les félicite pour un nouveau job. S’ils voient dans une chanson qui passe à la radio, un message ; dans un astre, un conseil de l’au-delà. S’ils pensent qu’en enchaînant les neuvaines, qu’en faisant pénitence, qu’en priant tous les saints (que lorsque tout part en vrille), les choses s’arrangeront. S’ils sentent qu’en changeant de tête, ils changeront le cours de leur vie ; qu’en usant de tous les artifices occultes, ils arriveront à leur fin. Finalement, on ne sait jamais.

On a beau être athée, agnostique, sceptique, méfiant, quand on souffle les bougies de son gâteau d’anniversaire, généralement on fait instinctivement un vœu. On ne sait jamais. Pareil pour l’arc-en-ciel, l’étoile filante. Quand quelqu’un nous dit : « Fais un vœu », eh bien ! On tente sa chance. Même si on sait pertinemment que c’est totalement inutile, que...

commentaires (2)

Ça fait plaiIr ces lectures hebdomadaires, un sourire, une nostalgie, un éclat de rire, merci!

Bachir Karim

10 h 12, le 03 novembre 2018

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Commentaires (2)

  • Ça fait plaiIr ces lectures hebdomadaires, un sourire, une nostalgie, un éclat de rire, merci!

    Bachir Karim

    10 h 12, le 03 novembre 2018

  • A quoi sert ce bla bla bla?

    Esber

    05 h 07, le 03 novembre 2018

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