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Sport - Lutte

En Irak, une équipe féminine s’impose malgré les menaces

Alia Hussein (26 ans) s’entraînant dans son club d’al-Rafidein à Diwaniyah, dans le sud conservateur de l’Irak. En septembre, à Beyrouth, elle a décroché une médaille d’argent lors du premier Tournoi international classique féminin de lutte, dans la catégorie des -75 kg. Sabah Arar/AFP

Professeure de sport, Nehaya Dhaher vivait une vie rangée avec sa mère retraitée jusqu’à ce qu’on lui confie un véritable défi social, plus que physique, dans le sud conservateur et tribal de l’Irak : monter la première équipe de lutte féminine du pays.

« Recruter n’a pas été un problème », se rappelle cette femme de 52 ans. « En revanche, convaincre la société a été difficile parce que nos traditions ne vont pas vraiment dans ce sens », raconte-t-elle. Mme Dhaher ne se destinait en rien à s’engager dans un tel combat dans sa ville de Diwaniyah, dans le sud agricole de l’Irak où les femmes sont les grandes exclues de l’espace public. Mais, approchée par un responsable de la Fédération irakienne de lutte, elle s’est finalement laissé convaincre il y a deux ans de trouver et d’entraîner des recrues féminines. Au début, elle a déniché dans son club de sport local cinq volontaires pour former l’équipe des lutteuses d’al-Rafidein (les deux fleuves), en référence au Tigre et à l’Euphrate qui traversent l’Irak. Aujourd’hui, le club compte environ 20 membres, âgées d’une quinzaine à une trentaine d’années, qui s’entraînent trois fois par semaine pendant deux heures.

Sur un immense tapis, les filles se renversent et se jettent à terre inlassablement, sous le regard de Nehaya Dhaher. En short, combinaison ou collant, tee-shirt à manches courtes ou longues, elles alternent avec des étirements et d’autres exercices de souplesse. Mais une fois sorties du gymnase, ces jeunes filles aux sourcils dessinés au crayon, les yeux et les lèvres discrètement maquillés, retrouvent des tenues plus traditionnelles (tête voilée et vêtements couvrants). « Ici, les tribus régissent la vie de tous. J’ai reçu des menaces directes et indirectes, mais nous avons réussi à nous imposer », se félicite Mme Dhaher. Et son club a fait des émules : trois autres coaches se sont lancées dans l’aventure, et des équipes féminines ont vu le jour à Kirkouk dans le nord et Bassora dans le sud.

La lutte féminine a gagné du terrain en Irak et, « petit à petit, les gens ont fini par nous accepter », raconte Alia Hussein (26 ans), star de l’équipe d’al-Rafidein, qui étudie pour devenir professeure d’éducation physique. Cette jeune femme décidée, à la coupe garçonne stylisée, mène aussi de front sa carrière naissante de lutteuse. En septembre, à Beyrouth, elle a décroché une médaille d’argent lors du premier Tournoi international classique féminin, dans la catégorie des -75 kg.

Source : AFP

Professeure de sport, Nehaya Dhaher vivait une vie rangée avec sa mère retraitée jusqu’à ce qu’on lui confie un véritable défi social, plus que physique, dans le sud conservateur et tribal de l’Irak : monter la première équipe de lutte féminine du pays.« Recruter n’a pas été un problème », se rappelle cette femme de 52 ans. « En revanche,...

commentaires (1)

Bravo! C'est vraiment un exploit! Et à propos, savez-vous que le championnat du Monde d'haltérophilie a lieu en ce moment à Ashqabat? Et savez-vous que le Liban n'est représenté que par UNE athlète: Mahassen Hala Fattouh...Alors les amis de l'OLJ, un petit article là-dessus SVP...

Georges MELKI

13 h 31, le 03 novembre 2018

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Commentaires (1)

  • Bravo! C'est vraiment un exploit! Et à propos, savez-vous que le championnat du Monde d'haltérophilie a lieu en ce moment à Ashqabat? Et savez-vous que le Liban n'est représenté que par UNE athlète: Mahassen Hala Fattouh...Alors les amis de l'OLJ, un petit article là-dessus SVP...

    Georges MELKI

    13 h 31, le 03 novembre 2018

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