À la mémoire de Rami Azzam (1979-2003)
Y’a tout à l’heure, quinze ans d’malheur, mon vieux Rami
Qu’au paradis des bons copains t’es reparti
Parti bon train voir si Tonton Georges et l’Trompettiste
S’amusent à rendre nos chers aïeux un peu moins tristes
Quinze ans déjà qu’sourire aux lèvres, tu t’en allais
Mener l’Grand Raid avec Chef Jacques et ses routiers
D’ton beau Ciel Bleu, par Sainte-Rita, pardonne-nous
Nous n’savions pas qu’nos idéaux s’casseraient le cou
C’est une erreur mais ceux qui aiment le plus la vie
L’bon Dieu les prend pour les garder auprès de lui
Mon vieux, tu as dû t’contenter d’une vingtaine d’années
Pour nous des siècles qu’rien n’pourra jamais effacer
Et les copains suivaient l’sapin, le cœur serré
Tous certains que ton trou dans l’eau n’s’rait pas refermé
Mais qu’dans nos cœurs resterait la flamme qu’t’as allumée
Ce feu de camp qui nous tient chaud, ton amitié
Depuis mon vieux, qu’au fond des cieux, tu as fait ton trou
Il a coulé de l’eau sous les ponts de chez nous
Les bons enfants, au gré des flots, furent emportés
Et avec eux les grandes idées ont toutes sombré
Mais aucun d’eux n’a pu oublier ta droiture
‘Y a les méandres de l’oubli, puis ‘y a ton cœur pur
Tous ces pierrots ont l’cœur si gros qu’tu sois parti
Qu’ils s’demandent parfois quand elle finit, la plaisanterie
Quel temps fait-il chez les gentils de l’au-delà
T’la coules-tu douce entre les roses et les lilas
Ici c’est plutôt la sombre ère des navets
D’la mauvaise herbe et des poubelles et des ave
Aujourd’hui papa, pour sûr que tu s’rais marié
Avec une belle bien de chez nous et trois bébés
Mais si l’bon Dieu aime tant soit peu la poésie
Au firmament, tu t’plais sûr’ment, mon vieux Rami
*Merci Georges Brassens
Les plus commentés
Un milliard d'euros pour aider le Liban ou pour... « acheter son silence » ?
Le mouvement estudiantin pour la Palestine peut-il changer la donne à Washington ?
Le plan arabe en quatre étapes pour l’après-guerre à Gaza