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Moyen Orient et Monde

Confusion dans le récit saoudien de la mort de Khashoggi

Les autorités saoudiennes ont finalement admis samedi que Jamal Khashoggi, critique du prince héritier Mohammad ben Salmane et exilé aux États-Unis, a bien été tué dans le consulat à Istanbul. Selon la première version livrée par les autorités saoudiennes, il a été tué au cours d’une rixe à coups de poing. Une heure plus tard, un responsable saoudien a cependant déclaré que le journaliste avait été tué par une prise d’étranglement, ce qu’a réaffirmé une source haut placée, expliquant que les versions contradictoires s’appuyaient sur « de fausses informations en interne ». Selon le récit de Riyad, les quinze ressortissants saoudiens venus rencontrer le journaliste au consulat ont tenté de persuader Jamal Khashoggi de rentrer en Arabie et face à son refus, ils l’ont accidentellement tué par une prise d’étranglement en tentant de l’empêcher de crier. « Il y a une consigne permanente qui consiste à négocier pacifiquement le retour des dissidents, ce qui leur donne l’autorité d’agir sans en référer à la hiérarchie », a-t-il dit. Le commando prévoyait d’enfermer Khashoggi dans un lieu sûr à l’extérieur d’Istanbul « pendant une certaine période de temps » mais de le relâcher si ce dernier persistait à refuser de revenir dans le royaume, a-t-il expliqué. Jamal Khashoggi aurait été conduit dans le bureau du consul général où un agent nommé Maher Moutreb a tenté de le convaincre de rentrer en Arabie. Le journaliste a refusé et a déclaré à son interlocuteur que quelqu’un l’attendait à l’extérieur du consulat et contacterait les autorités turques s’il ne réapparaissait pas au bout d’une heure. Dans le bureau du consul, toujours selon la dernière version en date des Saoudiens, M. Khashoggi a déclaré à Moutreb qu’il violait les règles diplomatiques et a ajouté : « Qu’allez-vous faire de moi ? Avez-vous l’intention de me kidnapper ? » Maher Moutreb a répondu : « Oui, nous allons vous droguer et vous kidnapper. » Le journaliste saoudien a alors élevé la voix et l’équipe a paniqué. Les agents ont tenté de le maîtriser en lui faisant une clé d’étranglement, a déclaré le haut responsable. « Ils ont essayé de l’empêcher de crier mais il est mort. Ils n’avaient pas l’intention de le tuer », a-t-il affirmé. Les agents saoudiens ont alors roulé le corps dans un tapis, l’ont placé dans un véhicule consulaire et l’ont remis à un « coopérateur local ». L’un des membres de l’équipe spécialisé en médecine légale, Salah Tubaigy, a tenté d’effacer toute trace de l’incident. Les résultats préliminaires de l’enquête n’indiquent pas que Jamal Khashoggi a été torturé et décapité, contrairement à des rumeurs colportées par la presse turque, a ajouté cette source ayant requis l’anonymat. Pendant qu’il se chargeait de se débarrasser du corps, un autre membre de l’équipe, nommé Moustafa Madani, a enfilé les vêtements de Khashoggi, emprunté ses lunettes et sa montre Apple puis a quitté le consulat par une porte de derrière afin de faire croire que le journaliste était bien sorti du bâtiment. Les agents ont ensuite rédigé un faux rapport à leurs supérieurs en disant avoir autorisé Khashoggi à quitter le consulat car il menaçait de prévenir les autorités turques. Cette dernière version en date des autorités saoudiennes ne répond toujours pas à la question de savoir pourquoi tant d’agents, parmi lesquels des officiers de l’armée et un expert en médecine légale, faisaient partie de l’opération, si celle-ci n’était destinée qu’à tenter de convaincre le journaliste de rentrer dans son pays.


Les autorités saoudiennes ont finalement admis samedi que Jamal Khashoggi, critique du prince héritier Mohammad ben Salmane et exilé aux États-Unis, a bien été tué dans le consulat à Istanbul. Selon la première version livrée par les autorités saoudiennes, il a été tué au cours d’une rixe à coups de poing. Une heure plus tard, un responsable saoudien a cependant déclaré que le...

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EN FAIT IL FAUT ATTENDRE LES DECLARATIONS ET LES CLARIFICATIONS D,ERDOGAN MARDI COMME IL A PROMIS POUR AVOIR UNE IDEE CLAIRE SUR CE QUI S,EST PASSE !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 12, le 22 octobre 2018

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Commentaires (2)

  • EN FAIT IL FAUT ATTENDRE LES DECLARATIONS ET LES CLARIFICATIONS D,ERDOGAN MARDI COMME IL A PROMIS POUR AVOIR UNE IDEE CLAIRE SUR CE QUI S,EST PASSE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 12, le 22 octobre 2018

  • Cette dernière version est sans doute celle qui, jusqu'ici, se rapproche le plus de la vérité. Mais demeurent les questions posées en fin d'article.

    Yves Prevost

    07 h 30, le 22 octobre 2018

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