Le maintient de l'accord négocié par Moscou et Ankara pour une zone tampon à Idleb, grand bastion insurgé de Syrie, est un "pas majeur" pour le "gel" du conflit et la reprise des négociations politiques, a estimé mercredi un haut diplomate américain. Clôturant une tournée régionale, le représentant spécial des Etats-Unis pour la Syrie James Jeffrey s'exprimait devant la presse à Ankara.
La Russie, alliée du président syrien Bachar el-Assad, et la Turquie, parrain des rebelles, ont scellé le 17 septembre un accord portant sur l'instauration d'une zone "démilitarisée" séparant les territoires insurgés d'Idleb des secteurs avoisinants tenus par Damas. Le délai officiel pour la création de cette zone tampon est arrivé à échéance lundi et les deux puissances se sont montrées optimistes, même si sur le terrain certaines dispositions de l'accord n'ont pas été respectées.
"Les Russes semblent prêts à continuer (...) et c'est un pas majeur", a estimé M. Jeffrey, car, selon lui, cet accord a contribué au "gel du conflit. Pas seulement là-bas (à Idleb, ndlr), mais (...) partout ailleurs". "Nous discutons avec les Turcs pour voir comment revitaliser le processus politique, maintenant qu'il y a un cessez-le-feu de facto, au moins temporaire, dans le pays", a-t-il ajouté.
Plusieurs cycles de négociations politiques ont eu lieu sous l'égide de l'ONU pour tenter de trouver une solution au conflit qui ravage la Syrie depuis 2011, sans jamais aboutir.
L'accord russo-turc a permis d'éviter un assaut du régime contre la province d'Idleb. Comme le stipulait l'initiative, les groupes rebelles ont annoncé avoir retiré leur artillerie lourde de la zone tampon.
Mais les jihadistes, notamment l'organisation Hayat Tahrir al-Cham, dominée par l'ex-branche syrienne d'el-Qaëda, ont refusé de se retirer du secteur. Même si cette mesure est prévue par l'accord, son non-respect ne semble pas l'avoir remis en cause.
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