Aline Asmar d’Amman, Paris-Beyrouth-Paris

Elle fait partie de la génération de la guerre, celle qui a grandi, au gré des conflits et des réconciliations, entre sacs de sable et façades éventrées, dotée d’un étrange et extraordinaire optimisme. Pour trouver un écho à cette drôle de vie, Aline Asmar d’Amman a puisé dans les mots, les œuvres littéraires et autres pièces de théâtre la poésie, une douceur et un réconfort qui ne l’ont pas quittée. Après sa voix, c’est à l’Académie libanaise des beaux-arts qu’elle trouve sa voie. Son projet de diplôme sera un centre de méditation et de rencontres de toutes les religions qu’elle avait imaginées sur le terrain de Paul Ariss à Afqa. Major de sa promotion, elle remporte en 1998 le prix du ministère de la Culture et celui de l’ordre des architectes et ingénieurs à Beyrouth. À partir de 2000, elle collabore avec Jean-Michel Wilmotte sur de nombreux projets à l’étranger.

En 2011, elle fonde Culture in Architecture, une boîte née à Beyrouth avec une antenne parisienne qui lui permet de s’épanouir dans les deux villes de son cœur. C’est sous ce label qu’elle signera de nombreux projets où la culture et l’architecture se rejoignent dans un langage commun. Ensuite, la rénovation de l’hôtel Le Crillon en 2018 lui donne une expérience unique et une grande visibilité, animée par un projet grandiose et une collaboration privilégiée avec Karl Lagerfeld.

Dans ses projets proches, celui de repenser le nouvel intérieur du restaurant Le Jules Verne, situé au deuxième étage de la tour Eiffel. Son studio de création Culture in Architecture et le chef étoilé Frédéric Anton emmèneront le restaurant gastronomique « dans une nouvelle ère où les arts culinaires et décoratifs embrassent la féminité et l’irrévérence de la légendaire Dame de fer ». « La tour Eiffel représente le monument absolu, le symbole de l’ultraféminin de l’esprit français, de l’audace et de la légèreté. Les piliers de mon travail ont toujours été la culture, l’architecture et l’émotion. Le Jules Verne exprimera ces trois fondamentaux, » a-t-elle déclaré à la presse. « Mon ambition est d’insuffler de l’élégance à ce restaurant au travers des arts décoratifs contemporains et du talent des artistes français. De tisser des liens entre l’espace et les plats afin que les hôtes participent à une conversation culturelle inédite entre les arts décoratifs et culinaires de ce XXIe siècle et ce chef-d’œuvre immuable, symbole de l’esprit français, qu’est la tour Eiffel. »

Un nouveau pari, un défi de plus à relever dans la Ville-Lumière, inépuisable source d’inspiration pour l’architecte. Par ailleurs, poursuivant son dialogue créatif avec Karl Lagerfeld, Aline Asmar d’Amman a réalisé les études et le développement de la série « Architectures », des sculptures fonctionnelles créées par le designer et exposées à la Carpenters Workshop Gallery à partir du 19 octobre. La classe...