Espagne: malmené, le gouvernement contre-attaque avec une opération transparence

Le gouvernement espagnol de Pedro Sanchez, dont deux ministres ont été malmenés cette semaine, a tenté de contre-attaquer vendredi en annonçant la publication de la déclaration de patrimoine de hauts responsables de l'Etat.

"Cela signifie que ce gouvernement avance vraiment sur la voie de la transparence, qu'il croit que c'est l'unique formule pour avancer en démocratie", a insisté vendredi Isabel Celaa, la porte-parole de l'exécutif à l'issue du conseil des ministres. "Nous ne nous arrêterons pas de travailler, ils (l'opposition, ndlr) ne nous arrêteront pas", a-t-elle ajouté, en dénonçant une "campagne de harcèlement" de la droite contre l'exécutif.

L'opération transparence du gouvernement prévoit la publication samedi des déclarations de patrimoine de plus de 1.000 hauts responsables publics, dont 38 anciens et actuels ministres.

Si elle était déjà prévue, elle intervient alors que deux nouveaux ministres ont été malmenés cette semaine après la démission de deux autres depuis l'arrivée au pouvoir de Pedro Sanchez le 1er juin.

La ministre de la Justice Dolores Delgado a fait l'objet d'appels à la démission de l'opposition de droite et de la gauche radicale après la diffusion d'enregistrements montrant sa proximité avec un ancien commissaire sulfureux, actuellement en prison.

Le ministre des Sciences Pedro Duque, ancien spationaute, a lui été accusé par un média en ligne d'avoir évité de payer certains impôts en enregistrant deux biens immobiliers au sein d'une société.

"On a un gouvernement qui tombe en morceaux", a raillé vendredi le chef de l'opposition de droite, Pablo Casado, en comparant l'exécutif au "Titanic".

"C'est inimaginable que le président du gouvernement soit à l'étranger quand (son gouvernement) est en train de s'effondrer", a-t-il poursuivi alors que Pedro Sanchez est actuellement en voyage aux Etats-Unis.

Pedro Sanchez, dont le gouvernement est minoritaire, a déjà dû faire face à la démission de deux de ses ministres.

Celui de la Culture, Maxim Huerta, n'était resté qu'une semaine à son poste, rattrapé par des révélations sur des déboires passés avec le fisc tandis que la titulaire de la Santé, Carmen Monton, avait renoncé à son poste il y a deux semaines après des révélations sur les conditions douteuses d'obtention de son master.