Rechercher
Rechercher

Liban - Vie politique

Siniora chez Audi : Prévenir l’explosion !

Inquiète pour l’avenir, une délégation du Conseil pour les relations arabes et internationales comprenant l’ancien Premier ministre a été reçue au Vatican.

L’ancien Premier ministre Fouad Siniora au cours de son entretien avec le métropolite Élias Audi. Photo ANI

Retour d’une visite au Vatican au cours de laquelle elle a été reçue par le secrétaire d’État Pietro Parolin, une délégation du Conseil des relations arabes et internationales, dont fait partie l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, multiplie les contacts pour faire part de son inquiétude concernant l’avenir. C’est dans cet esprit que l’ancien Premier ministre a rencontré hier le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Élias Audi, auquel il a rendu compte de sa démarche.

« Ce qui nous a décidés à nous rendre au Vatican, a expliqué M. Siniora à l’issue de son entretien, ce sont les grands changements récents dans la politique américaine et dans celle de l’État hébreu : reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël et transfert de l’ambassade US de Tel-Aviv à Jérusalem, décision de la Knesset israélienne de proclamer qu’Israël est l’État-nation du peuple juif, décision du président américain de ne plus financer l’Unrwa, et tout dernièrement ce que nous avons su de la décision israélienne de partage de la mosquée al-Aqsa. »

« Il s’agit là d’éléments annonciateurs d’une explosion, et il serait dommage que nous n’agissions pas pour la prévenir », a souligné l’ancien Premier ministre.

On sait qu’un projet de loi israélien est en cours de discussion, qui permettrait aux juifs de prier sur l’esplanade de la mosquée al-Aqsa et déterminerait le temps et l’espace accordés pour le faire. Les juifs religieux considèrent en effet que la mosquée a été édifiée sur le mont du temple de Salomon, détruit en l’an 70 par les Romains.

« C’est pour toutes ces raisons, a expliqué M. Siniora, que nous avons cherché à être reçus au Vatican, où nous avons pu saluer le pape, avant d’être reçus par le secrétaire d’État. »

Fondé en 2013

Le Conseil pour les relations arabes et internationales est une fondation qui a vu le jour au Koweït en 2013 et comprend des dirigeants arabes en exercice ou non, toujours impliqués dans la vie politique de leurs pays respectifs.

Selon ses proches, l’ancien Premier ministre s’est dit rassuré par l’approche de la question de Jérusalem telle que défendue par le Vatican. On rappelle que le pape François a appelé au respect du statu quo de Jérusalem, en conformité avec les résolutions pertinentes de l’ONU. Par la voix du cardinal Parolin, le Vatican a diplomatiquement mais clairement condamné la décision du président Trump de transférer le siège de l’ambassade US dans la Ville sainte, jugeant que « de telles décisions unilatérales ne sont pas de nature à mener à la paix ».

Quant à la proclamation de l’État-nation du peuple juif, elle constituerait selon beaucoup d’observateurs une étape vers l’annexion de la Cisjordanie ; la fin du financement de l’Unrwa étant, elle, une mesure devant conduire à l’implantation des Palestiniens dans leurs pays d’accueil et à la « liquidation » de leur cause.

Avec le cardinal Parolin, a précisé M. Siniora, il a également été question de la convivialité islamo-chrétienne, que ce soit au Liban ou dans les pays arabes et musulmans, et de la montée de ce mal qu’est le populisme dans le monde, un phénomène qui induit des conduites racistes.

« C’est sous cet angle que, tout en évoquant la situation régionale, nous avons aussi échangé nos points de vue sur la situation au Liban, et insisté sur notre attachement et la nécessité de respecter l’accord de Taëf (1989), un accord qui a rassemblé les Libanais et mis fin à la guerre. » « L’accord de Taëf est la propriété de tous les Libanais », a-t-il insisté, critiquant ainsi indirectement ceux qui s’en prévalent comme faire-valoir exclusif pour leurs droits.

M. Siniora a précisé qu’au cours de son entretien avec le métropolite Audi, il n’a pas abordé la question du Tribunal spécial pour le Liban, qui doit prononcer son jugement dans quelques mois. « Chaque chose en son temps », a-t-il affirmé à ce sujet.

Retour d’une visite au Vatican au cours de laquelle elle a été reçue par le secrétaire d’État Pietro Parolin, une délégation du Conseil des relations arabes et internationales, dont fait partie l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, multiplie les contacts pour faire part de son inquiétude concernant l’avenir. C’est dans cet esprit que l’ancien Premier ministre a rencontré...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut