L'eurodéputée écologiste Karima Delli a été blessée lundi soir lorsque la gendarmerie a dispersé à l'aide de gaz lacrymogènes un rassemblement d'opposants à un projet d'autoroute controversé à Kolbsheim (est de la France), a-t-on appris mardi de sources concordantes.
Quelque 150 opposants, que les gendarmes avaient évacués à l'aube d'une zone à défendre (ZAD) sur le tracé d'une future rocade à l'ouest de la ville de Strasbourg (est), se sont présentés en début de soirée à l'entrée de celle-ci. "Les élus et les députés étaient devant et ont demandé aux gendarmes s'ils pouvaient rentrer sur les lieux", a raconté à l'AFP Luc Huber, maire de la localité voisine de Pfettisheim, présent lors du rassemblement. "Cela se passait bien, il y a peut-être eu un ou deux jets de branchages (...) mais nous avons immédiatement demandé d'arrêter", a expliqué le maire.
Selon les autorités locales, la vingtaine de gendarmes présents a été visée par "des jets de projectiles" et a "fait usage à deux reprises de lacrymogènes par diffuseur afin d'assurer le retour au calme".
Venue avec José Bové, autre eurodéputé Verts, soutenir les opposants au projet, Karima Delli, incommodée par le gaz lacrymogène, est "tombée à terre, à moitié évanouie", selon M. Huber. "Elle a été plus directement touchée que les autres. Elle a été soutenue par des médecins parmi les manifestants avant d'être évacuée", a-t-il ajouté.
"Mme Delli est restée deux heures chez moi. Cela allait ensuite un peu mieux, même si elle était relativement choquée", a expliqué Dany Karcher, maire de Kolbsheim. "Les services de secours n'ont procédé à aucune prise en charge médicale", a indiqué la préfecture dans un communiqué.
Mme Delli, 39 ans, présidente de la commission transports du Parlement européen, était absente mardi matin d'un point presse prévu à Strasbourg, a constaté un journaliste de l'AFP. L'eurodéputée Michèle Rivasi (EELV) a dénoncé un "acte d'intimidation" pour décourager la mobilisation. José Bové a de son côté condamné "un acte de violence totalement disproportionné".
Les opposants au projet soulignent qu'il entraînera la disparition de nombreuses terres agricoles et la mise en danger d'espèces protégées, dont le grand hamster d'Alsace.
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