La Turquie a appelé lundi à mettre fin aux bombardements de la Russie et du régime de Damas sur la province syrienne d'Idleb et plaidé pour la mise en place d'un cessez-le-feu dans cette région située à sa frontière. "Notre priorité, c'est de mettre un terme dans les plus brefs délais à toutes les attaques qui sont menées depuis les airs ou au sol et de garantir la mise en place d'un cessez-le-feu et la stabilité" à Idleb, a déclaré le ministre de la Défense Hulusi Akar, cité par l'agence de presse étatique Anadolu.
La province d'Idleb, située dans le nord-ouest de la Syrie, est la cible depuis plusieurs jours de bombardements à l'artillerie du régime de Bachar el-Assad et de frappes aériennes de Moscou. L'ONU a mis en garde lundi contre la "pire catastrophe humanitaire" du 21e siècle en cas d'offensive du régime syrien à Idleb, ajoutant que les bombardements avaient déjà fait quelque 30.000 déplacés.
Environ trois millions de personnes, dont la moitié sont déjà des déplacés d'autres régions de Syrie, vivent à Idleb et les poches insurgées des provinces voisines de Hama, Alep ou Lattaquié, selon l'ONU. La Turquie, qui redoute un afflux massif de réfugiés sur son territoire en cas d'assaut d'envergure, a plusieurs fois mis en garde contre un "massacre" dans ce dernier fief majeur de l'opposition en Syrie.
Vendredi, lors d'un sommet à Téhéran avec les présidents russe Vladimir Poutine et iranien Hassan Rohani, le chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan avait appelé sans succès à établir une trêve à Idleb. La Syrie est ravagée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 350.000 morts et s'est complexifiée au fil des ans avec l'implication de puissances étrangères et l'émergence de groupes jihadistes.
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