Le déficit de l’État libanais en hausse à fin avril

Le ministère des Finances a publié les comptes publics de mars et d’avril 2018, près de deux mois après avoir publié ceux de janvier et de février, manquant ainsi une nouvelle fois à son obligation de régularité en matière de publication des comptes.

Selon les derniers chiffres disponibles, le déficit public cumulé a atteint 1,91 milliard de dollars les quatre premiers mois de 2018, ce qui constitue une hausse de 126,5 % par rapport à la même période de 2017, et de 17,2 % comparé au quatre premiers mois de 2016. Le déficit représente ainsi 33,42 % des dépenses publiques totales, contre 18,65 % en 2017 et 32,94 % en 2016. Les dépenses publiques ont augmenté de 26,4 % sur les quatre premiers mois de 2018 en glissement annuel pour atteindre 5,73 milliards de dollars fin avril. Les recettes affichent une hausse plus modeste, soit +3,4 %, à 3,811 milliards de dollars.

Les recettes fiscales ont augmenté de 6,5 %, pour atteindre près de 2,82 milliards de dollars, tandis que les recettes non fiscales ont reculé de 23,5 %, à 638,01 millions de dollars. Le solde primaire – c’est-à-dire hors service de la dette, lequel s’élevait à près de 1,55 milliard de dollars fin avril – atteint un déficit de 360,47 millions de dollars, contre un surplus de plus de 625 millions de dollars à la même période en 2017.

Le gouvernement sortant s’est engagé lors de la conférence de Paris en avril à réduire son déficit public de 5 points de PIB en autant d’années. La situation financière du pays et les contours du projet de budget de l’État en préparation pour 2019 ont fait l’objet d’une réunion hier à Baabda entre le président Michel Aoun, le ministre sortant des Finances Ali Hassan Khalil et le président de la commission parlementaire des Finances et du Budget, le député Ibrahim Kanaan. M. Khalil a ainsi donné des assurances sur la stabilité du pays aux plans financier et monétaire, en dépit des contre-performances de l’économie réelle. M. Kanaan a quant à lui affirmé que les députés et l’exécutif étaient décidés à introduire les réformes attendues pour rendre l’économie plus productive.