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Campus - PORTRAIT

La (belle) double vie d’Estelle Akl

Étudiante en 6e année de médecine à l’université de Balamand, la jeune femme multiplie les critiques culinaires sur les réseaux sociaux.

« Entre médecine et nourriture, je ne fais aucun lien. Il y a le travail et le hobby. L’un me fait oublier l’autre. »

Estelle Akl ne fait pas la fine bouche. À 22 ans, cette étudiante en 6e année de médecine, actuellement interne à l’Hôpital orthodoxe à Achrafieh, voue un véritable culte à la nourriture. « Je ne sais pas dire non, je ne me sens jamais repue ! » avoue-t-elle, sans complexes. Il faut dire qu’elle se porte à merveille, et qu’elle peut tout se permettre sans jamais compter les calories. Et non, ce n’est pas parce qu’elle est en médecine et qu’elle est obsédée par l’alimentation qu’Estelle compte devenir diététicienne. « Je ne mange pas assez d’aliments sains », confie-t-elle en riant. Sa photo profil sur Facebook ? Elle, vêtue d'une élégante robe, dans une pose de mannequin sur un yacht à Dubaï, Big Mac en main.

Assumant à la fois les paradoxes et son insatiable appétit, Estelle Akl a commencé dès ses débuts dans la vie estudiantine à publier des photos de plats de restaurants sur les réseaux sociaux. Une marotte qui lui ouvre les portes de la critique professionnelle. Elle est embauchée par le site en ligne Zomato, pour écrire des critiques gastronomiques. Elle y parle alors de l’ambiance du lieu, de la qualité du service et, évidemment, de la nourriture elle-même. « J’essayais de tout inclure pour que les gens sentent l’expérience, qu’ils puissent savoir exactement à quoi s’attendre. » Mais, il y a deux ans, l’aventure avec Zomato a pris fin. Pourquoi ? « Les gens au Liban aiment ce qui est gratuit. Or Zomato offrait la possibilité de se faire offrir des repas par les restaurants en échange des critiques publiées : 80 % des Libanais se sont improvisés critiques et racontaient n’importe quoi. »

Cette mésaventure n’aura pas empêché Estelle Akl de continuer à poster des photos de junk food sur Instagram, où elle est suivie par plus de 11 000 followers.


La santé quand même

Et la médecine dans tout ça ? Reléguée au second plan ? Que nenni : « La médecine reste au-dessus de tout! » insiste celle qui voulait être médecin déjà à 15 ans, qui voulait toujours « tout savoir » et jamais supporté se sentir « bête » quand elle tombe malade. Mais, après avoir obtenu à 17 ans son baccalauréat scientifique au Collège Notre-Dame de Jamhour, elle s'inscrit en psychologie. « Je voulais devenir psychiatre à la base, mais mon père ne voulait pas que je fasse des études de médecine et m’a convaincue d’entrer en psychologie. Je n’ai pas du tout aimé, c’était trop littéraire, j’ai arrêté au bout de 5 jours et me suis inscrite en médecine à l’université de Balamand, car c’était toujours possible là-bas sur dossier. » Juste à temps, donc, pour ne pas perdre une année. Finalement, malgré la barrière de la langue – elle n’a vraiment appris l’arabe et l’anglais qu’après le bac – et des étudiants qui se moquent des francophones, Estelle Akl a apprécié étudier dans cette université, trouvant ses camarades « beaucoup plus simples et plus spontanés qu’ailleurs, pas prétentieux ».

Heureusement pour elle, les temps ont (un peu) changé et Estelle Akl a aujourd’hui la chance de réaliser son rêve, peu importe l’investissement que cela coûte. Car, comme chacun le sait, étudier la médecine au Liban n’est pas une sinécure : coûts des études, emplois du temps chargés, salaires médiocres. « Les internes son connus pour être les esclaves de l’hôpital. Parfois on ne sort pas deux jours d’affilés. Mais je me serais plus fatiguée à faire quelque chose que je n’aime pas. »

D’ailleurs, Estelle Akl semble inépuisable : en plus d’avoir travaillé bénévolement avec Chance, une ONG dirigée par une pédiatre oncologue qui rassemble des fonds pour les enfants atteints du cancer, elle participe actuellement à l’organisation d’un événement de jeux olympiques interuniversitaires à but caritatif qui aura lieu au Collège Notre-Dame de Jamhour les 15 et 16 septembre. « Il y aura 30 types de jeux différents (tennis, basket, football, etc.) et 12 à 16 universités représentées. Je suis responsable des stands de restauration. Je travaille donc avec les restaurants partenaires de l’événement. Je fais aussi venir des influenceurs sur Instagram et des chanteurs amateurs. »

Le compte Instagram d’Estelle Akl : https://www.instagram.com/estelleakl/



Estelle Akl ne fait pas la fine bouche. À 22 ans, cette étudiante en 6e année de médecine, actuellement interne à l’Hôpital orthodoxe à Achrafieh, voue un véritable culte à la nourriture. « Je ne sais pas dire non, je ne me sens jamais repue ! » avoue-t-elle, sans complexes. Il faut dire qu’elle se porte à merveille, et qu’elle peut tout se permettre sans jamais...

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