Hariri affirme se baser sur la Constitution pour former son gouvernement

Le Premier ministre libanais désigné, Saad Hariri, a affirmé vendredi qu'il se basait sur la constitution pour former le futur gouvernement, attendu depuis plus de trois mois, réagissant une nouvelle fois au bras de fer opposant les responsables aounistes aux autres formations politiques concernant les critères d'établissement du cabinet. 

"En ma qualité de Premier ministre désigné, j’œuvre sur base de la Constitution et il est inutile de se lancer dans des polémiques et des controverses, qui ne sont aucunement liées à l'objectif de notre travail à tous : la formation rapide du gouvernement", a lancé M. Hariri lors d'une cérémonie au Sérail. "J'ai le plus grand respect pour les résultats des élections", a-t-il assuré. Il a affirmé dans ce cadre que "si le futur gouvernement ne respecte pas les résultats des élections, le Parlement ne lui accordera pas la confiance, et s'il la lui accorde, cela signifie qu'il ne contredit pas les résultats". Le Premier ministre désigné a réitéré le fait que le futur gouvernement sera "un gouvernement d'union nationale, qui fédèrera toutes les principales forces politiques". Il a assuré que le futur gouvernement sera capable de "mettre en œuvre le programme de réformes et d'investissements prévus lors de la conférence de Paris (CEDRE), qui s'était tenue en avril dernier. 

La dernière formule de 30 ministres présentée lundi par le Premier ministre désigné au chef de l’État Michel Aoun, sur laquelle ce dernier a "formulé quelques remarques en se basant sur les critères qu’il avait fixés dans l’intérêt du Liban", lors d'un discours prononcé à l'occasion de la fête de l'armée, le 1er août 2018, a relancé le bras de fer sur les prérogatives de la présidence de la République et du président du Conseil.

Depuis sa désignation le 24 mai, M. Hariri a présenté plusieurs formules qui ont toutes été rejetées par les différentes forces politiques. Le processus de formation du gouvernement continue de buter sur plusieurs obstacles, notamment le différend opposant le Courant patriotique libre aux Forces libanaises autour de leurs quotes-parts gouvernementales respectives. À cela s’ajoute la querelle entre le chef druze Walid Joumblatt et son principal rival Talal Arslane, le CPL insistant à intégrer ce dernier à la future équipe ministérielle, contrairement à la volonté du leader druze qui veut nommer tous les ministres appartenant à sa communauté au sein du cabinet Hariri.