Un ex-dirigeant du parti de Wahab arrêté pour avoir critiqué Bassil

Un ancien dirigeant du parti Tawhid dirigé par l'ex-ministre et figure druze Wi'am Wahab a été arrêté pour avoir critiqué sur les réseaux sociaux le ministre libanais sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, rapportent jeudi des médias locaux.

Cette arrestation a été dénoncée par M. Wahab ainsi que par le leader druze Walid Joumblatt, pourtant adversaire du premier.

Selon des informations de la chaîne télévisée OTV, affiliée au Courant patriotique libre dirigé par M. Bassil, Rachid Joumblatt faisait l'objet d'un mandat d'arrêt "pour des insultes proférées via les réseaux sociaux".

Le site d'information El-Nachra rappelle que le comité central du CPL avait publié en juin dernier un communiqué dans lequel il est dit que la juge pénale unique de Baabda, Karma Hsseiki, avait condamné Rachid Joumblatt à une peine de six mois de prison et une amende de 10 millions de livres libanaises en guise de dommages et intérêts en faveur de M. Bassil, cible, selon la juge de calomnie, de diffamation et d'insultes sur les réseaux sociaux. Le parti rappelle que M. Bassil avait porté plainte à travers son avocat Majed Boueiz.

Réagissant à l'arrestation de Rachid Joumblatt, Wi'am Wahhab a écrit jeudi soir sur son compte Twitter :

"Je suis en désaccord sur de nombreuses choses avec Rachid Joumblatt, notamment ses opinions et ses attaques contre les autres, mais la violation de son domicile et son arrestation dans ces circonstances provoquent des tensions dont nous pouvons nous en passer. Des milliers de mandats d'arrêts ne sont pas mis à exécution".

Le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a lui aussi dénoncé cette arrestation : "Quelle bassesse lorsqu'un individu quelconque est arrêté pour s'en être pris au gendre de l’État", a lancé M. Joumblatt sur son compte Twitter, en allusion à Gebran Bassil, qui est le gendre du président de la République, Michel Aoun.

Ces derniers mois, de nombreuses personnes, notamment des militants et des journalistes, ont été convoqués par la justice ou arrêtés pour avoir exprimé leurs opinions dans les médias ou sur les réseaux sociaux.