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Culture - Discussion

Mai 68, la cause palestinienne et l’olivier

À l’occasion de l’ouverture, le week-end dernier, de « Past Disquiet » au musée Sursock, Claude Lazar, Serge Le Péron et Guy Chapouillé, trois artistes soixante-huitards engagés pour la cause palestinienne, ont parlé de solidarité internationale et d’art politique.

Leïla Shahid animant le débat entre le peintre Claude Lazar et les deux cinéastes Serge Le Péron et Guy Chapouillé. Photo Sergio Baroudi

« Mai 68 n’a pas seulement été une révolution française, c’est une révolution sans frontière qui a influencé le monde entier ! » lance d’emblée Leïla Shahid, ancienne ambassadrice de la Palestine et modératrice de la discussion « Mai 68 et la solidarité avec la Palestine en France » au musée Sursock. À ses côtés, le week-end dernier, ceux qu’elle appelle ses « trois amis » : le peintre Claude Lazar et les deux cinéastes Serge Le Péron et Guy Chapouillé. Tous trois soixante-huitards et engagés pour la Palestine. Mais deux fantômes se sont aussi invités à ces retrouvailles, invisibles et unificateurs : Ezzedine Kalak, représentant de l’OLP à Paris assassiné en 1978, et l’exposition historique internationale d’Art pour la Palestine, qui a eu lieu la même année à Beyrouth, et dont les œuvres ont disparu en 1982 lors de l’invasion israélienne. Le musée Sursock, à travers l’exposition  Past Disquiet (jusqu’au 24 septembre 2018), tente de retrouver la trace de presque 200 œuvres « oubliées » issues d’une trentaine de pays.

 Proches de l’OLP
Ces deux fantômes, Leïla Shahid et les trois artistes français ne vont cesser de les faire revivre devant le public de Sursock. Tout d’abord parce que Ezzedine Kalak, mort depuis quarante ans, est plus qu’un ami : il a inspiré leur engagement. Claude Lazar se rappelle avec émotion de ces après-midi passés avec lui au marché aux puces à chercher des cartes postales de la Palestine. « Cette collection était importante pour lui, renchérit Leïla Shahid, cela lui permettait de se rappeler de ce qu’on a été. » De plus, Lazar logeait Kalak en cachette lorsque ses jours étaient en danger.
Selon les conférenciers, la mobilisation en France autour de la cause palestinienne semble être née durant Mai 68. « Mai 68 était une explosion d’hypothèses sur tous les combats : l’éducation, la cause LGBT, le Vietnam… la Palestine est apparue comme une nouvelle hypothèse dans cette effervescence », explique Serge Le Perron. Le cinéaste se souvient d’ailleurs du débat qui a eu lieu cette année-là à la Sorbonne pour savoir si on devait y installer un stand pour la Palestine : « La discussion a été mouvementée. Certains occupants étaient des sionistes de gauche, se souvient-il. Finalement, on a admis un stand pour la Palestine et un autre pour Israël. » Le combat pour la Palestine deviendra par la suite une cause qui unifiera les milieux de gauche. « On se disputait sur tous les sujets, mais lorsque l’on parlait de la Palestine, tout le monde était d’accord », se remémore Claude Lazar.

Ouvrir les yeux
Pourtant, dans le paysage cinématographique, il manquait « un long-métrage susceptible d’ouvrir les yeux des militants de la gauche traditionnelle qui ne voient pas clair sur la question de la Palestine. » Forts de cette réflexion, Serge Le Perron et Guy Chapouillé créent avec d’autres cinéastes le Groupe de Vincennes et partent au Proche-Orient pour réaliser L’olivier, qui sont les Palestiniens ?, documentaire sorti en 1976. « On voulait faire un film pour en découdre avec le silence mais aussi pour se retrouver avec la vie », confie Guy Chapouillé. Le cinéaste est encore ému par ses moments de partage avec le peuple palestinien qui « manifestait tellement de vie alors qu’il était occupé. » L’occasion pour Leïla Shahid de rappeler que « le legs de Mai 68, c’est la générosité. L’histoire change quand les peuples sont généreux. Mais sur ce plan-là, nous avons régressé. Qui se mobilise par exemple aujourd’hui pour la
Syrie ? ».

« Mai 68 n’a pas seulement été une révolution française, c’est une révolution sans frontière qui a influencé le monde entier ! » lance d’emblée Leïla Shahid, ancienne ambassadrice de la Palestine et modératrice de la discussion « Mai 68 et la solidarité avec la Palestine en France » au musée Sursock. À ses côtés, le week-end dernier, ceux qu’elle...

commentaires (1)

"le legs de Mai 68, c’est la générosité". Où a-t-elle vu ça? Mai 68 c'es une Nakba pour la civilisation occidentale!

Yves Prevost

06 h 44, le 01 août 2018

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Commentaires (1)

  • "le legs de Mai 68, c’est la générosité". Où a-t-elle vu ça? Mai 68 c'es une Nakba pour la civilisation occidentale!

    Yves Prevost

    06 h 44, le 01 août 2018

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