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L'Irak suspend les retraites des ex-députés sur fond de contestation sociale

La justice irakienne a suspendu le versement des retraites des anciens députés, après près d'un mois de contestation sociale contre la gabegie de l'Etat qui a déjà conduit au limogeage du ministre de l'Electricité, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
La Cour suprême à Bagdad a pris cette décision après avoir été saisie par le Premier ministre Haider al-Abadi, mis en difficulté depuis le 8 juillet par des manifestations.
Partis de Bassora, la province la plus riche en pétrole du pays et pourtant l'une des moins bien dotées en infrastructures, ces défilés ont gagné le sud et agité Bagdad.

M. Abadi contestait une loi votée récemment par les députés sortants, dont le mandat a expiré fin juin, par laquelle ils s'attribuaient des avantages jugés exorbitants.
"La Cour suprême a décidé de suspendre les versements des pensions de retraites jusqu'à ce qu'un arrêt soit rendu au sujet de la loi", a affirmé à l'AFP une source judiciaire.
Cette mesure inclut les députés sortants ainsi que ceux ayant siégé au sein des chambres précédentes, a précisé à la presse locale Ahmed Abdel Jalil al-Saadi, qui dirige l'autorité gouvernementale en charge des retraites.
Le président irakien Fouad Massoum a affirmé dans un communiqué qu'il avait constaté "plusieurs violations dans cette loi votée".

Durant leurs quatre années de mandat, les députés irakiens perçoivent un salaire mensuel de plus de 10.000 dollars, et le défraiement de 30 gardes du corps est pris en charge par la chambre. Une fois retraités, les députés perçoivent à vie une allocation retraite de 8.000 dollars et peuvent bénéficier de 10 gardes.
Haidar al-Soufi, conseiller juridique du Parlement, a affirmé à l'AFP que cette décision pourrait permettre d'économiser "des millions de dollars" à l'Etat irakien, dont le budget fut grévé par l'effort de guerre contre les jihadistes et les fluctuations des cours du pétrole.
Le président de la commission des lois, Mohsen al-Saadoun, a dénoncé auprès de l'AFP la "mauvaise" décision de suspendre le versement des retraites car, dit-il, "il existe une loi qui régit l'ensemble des retraites de tous les Irakiens et qui inclut les députés".

La majorité des Irakiens a le sentiment de ne pas bénéficier des juteuses recettes pétrolières et dénonce la déliquescence des services publics et les pénuries chroniques d'électricité et d'eau.
L'autre grande revendication du mouvement social, qui a fait jusqu'ici 14 morts, est la lutte contre la corruption. Les manifestants réclament que les prévaricateurs rendent des comptes pour les milliards de dollars disparus dans le 12e pays le plus corrompu au monde selon les classements internationaux.

A ce sujet, lors d'une conférence de presse mardi, M. Abadi, accusé par ses détracteurs de manquer de fermeté face aux corrompus, a plaidé pour "la séparation des pouvoirs exécutif et judiciaire", affirmant peiner à apporter des preuves "assez solides pour être recevables par des juges".
L'Irak se heurte au fait que "les corrompus trouvent des moyens sophistiqués d'agir, ils parviennent, eux ou leurs avocats, à pratiquer la corruption de façon légale", plaidait récemment un haut responsable gouvernemental auprès de journalistes.
Ce même responsable reconnaissait sous le couvert de l'anonymat que "beaucoup pensent que nous sommes trop faibles face à la corruption" qui a coûté en 15 ans, selon le Parlement, l'équivalent de 194 milliards d'euros d'argent public, soit près de trois fois le budget de l'Etat et même plus que le Produit intérieur brut (PIB) de l'Irak.

La justice irakienne a suspendu le versement des retraites des anciens députés, après près d'un mois de contestation sociale contre la gabegie de l'Etat qui a déjà conduit au limogeage du ministre de l'Electricité, a-t-on appris mardi de source judiciaire. La Cour suprême à Bagdad a pris cette décision après avoir été saisie par le Premier ministre Haider al-Abadi, mis en ...