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Liban - Société

Une soirée pour faire découvrir l’Afrique et sa culture aux Libanais

Ils sont une quinzaine de jeunes Libanais nés ou ayant vécu en Afrique de l’Ouest. Venus au Liban pour leurs études supérieures, ils ont décidé d’organiser des soirées pour « montrer une autre image de l’Afrique ».

Pour ces jeunes, les soirées dansantes peuvent contribuer à promouvoir la culture africaine. Photo Mariam Kone

Un samedi soir pas comme les autres dans l’une des boîtes de nuit de Dora. Les murs des discothèques étouffent à peine les bruits de la musique qui retentit dans le quartier. Julia, une jeune fille d’une vingtaine d’années, de père libanais et de mère ivoirienne, indique qu’avec 14 autres jeunes gens de son âge ayant des origines africaines ou ayant vécu en Afrique, ils ont décidé d’organiser des soirées pour promouvoir la culture de leurs pays d’adoption au Liban.
Pour organiser ces soirées « africaines », ces jeunes qui ont entre 20 et 25 ans ont fondé un collectif nommé « Wari Bana ». « Le terme vient du Bambara, une langue parlée dans beaucoup de pays d’Afrique de l’Ouest et qui signifie l’argent est fini », dit Julia. « Si nous avons décidé d’organiser ces soirées, c’est avant tout pour nous-mêmes. Pour renouer avec l’Afrique. Personnellement, j’étais totalement perdue en arrivant au Liban. Mon cœur est en Afrique, je suis tombée amoureuse de la culture africaine », explique Yasmine, une Libanaise qui a grandi en Côte d’Ivoire. L’initiative a du succès : la première soirée, le 20 avril, a attiré près de 500 personnes.

Art, musique et gastronomie
Les murs de la salle où se tient la deuxième soirée sont ornés de photographies d’artistes noirs. « On veut faire découvrir la culture africaine via l’art, la musique, la danse et la gastronomie venues de l’Afrique de l’Ouest », ajoute Julia, venue comme beaucoup de jeunes faire ses études au Liban. « Nous voulons montrer une autre image de l’Afrique aux Libanais, renchérit Suna, un membre du collectif.  Il y a des personnes qui pensent encore au Liban que dans les pays africains on dort dans des cases ou qu’on vit avec des animaux. »
Pour faire patienter les personnes qui font la queue afin de rejoindre la salle de fête, alors que se succèdent les voitures de luxe venues déposer la foule de plus en plus nombreuse, des enfants présentent des chorégraphies sur des musiques composées par des artistes maliens, sénégalais, nigériens, ivoiriens et bien d’autres encore. Leurs pas de danse sont inspirés des chorégraphies d’artistes d’Afrique de l’Ouest. À côté des jeunes danseurs, un stand de maquillage et de coiffures inspirées de différentes cultures du continent africain. Dans la file d’attente, les invités ne cachent pas leur joie : « Je vivais au Ghana il y a encore un an, raconte une jeune fille. Quand j’ai entendu parler de cette soirée sur les réseaux sociaux, je n’ai pas hésité une seconde à venir. » Elle est accompagnée de son ami, de père libanais et de mère originaire du Sierra Leone, lui aussi venu faire ses études au Liban et qui a entendu parler de la soirée par l’intermédiaire d’un des organisateurs.

Le partage, une valeur africaine
Dans la salle de fête, c’est une petite Afrique qu’on découvre : au plafond sont accrochées des reproductions miniatures de cabanes en paille entourées de branches de végétation, alors que les nappes sont recouvertes de tissus colorés africains. Les gens commencent à bouger sur la piste de danse. « Nous voulons que les gens s’amusent comme des fous, dit Julia. Qu’ils oublient leur vie, qu’ils se sentent ailleurs. Nous voulons qu’ils soient comme nous durant cette soirée. Qu’ils oublient leurs soucis et leurs inquiétudes. Nous voulons partager avec eux cet instant de bonheur. Le partage est une valeur que l’Afrique nous a apprise. »
Le prix d’entrée à la soirée est entre 30 et 50 dollars. Pour la location de la salle et tous les autres frais, deux jeunes hommes du collectif ont financé les dépenses de la soirée, grâce à leur famille. « Nous aimerions dans un futur proche reverser les bénéfices de nos soirées à des associations caritatives en Afrique de l’Ouest », explique l’une des organisatrices de la soirée.
La diversité de Beyrouth s’est donné rendez-vous ce soir. « Moi je suis là car j’aime la musique africaine. Je pense que c’est le meilleur lieu pour découvrir cette musique », dit Élie, venu avec ses amis dont certains ont vécu en Afrique comme lui et viennent chercher dans cette soirée la nostalgie de leur pays d’adoption, alors que d’autres sont des Libanais n’ayant aucun rapport avec l’Afrique.
Il est 1 heure du matin. Le DJ, venu spécialement de Côte d’Ivoire, encourage les participants de la soirée avec des musiques entraînantes. Une voix résonne dans les haut-parleurs : « On ne s’arrête pas, jusqu’au matin. »

Un samedi soir pas comme les autres dans l’une des boîtes de nuit de Dora. Les murs des discothèques étouffent à peine les bruits de la musique qui retentit dans le quartier. Julia, une jeune fille d’une vingtaine d’années, de père libanais et de mère ivoirienne, indique qu’avec 14 autres jeunes gens de son âge ayant des origines africaines ou ayant vécu en Afrique, ils ont...

commentaires (3)

TRES BONNE INITIATIVE !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 20, le 19 juillet 2018

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • TRES BONNE INITIATIVE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 20, le 19 juillet 2018

  • Très sympa, comme idée! Bravo!

    NAUFAL SORAYA

    07 h 31, le 19 juillet 2018

  • bambara !?!?! wori bana c'est du dioula

    Bery tus

    01 h 34, le 19 juillet 2018

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