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Migrants, drogue : Téhéran déplore un manque de coopération de l'UE

Téhéran a pris le contrepied de l'Union européenne dimanche, en affirmant que celle-ci laissait l'Iran lutter seul contre le trafic de drogue et l'immigration clandestine en provenance d'Afghanistan.

"Notre coopération avec l'Europe en matière [de lutte contre la] drogue et [l']immigration est une coopération unilatérale", a déclaré le ministre de l'Intérieur iranien, Abdolreza Rahmani Fazli, lors d'une conférence de presse à Téhéran. "C'est-à-dire qu'il n'y a que nous qui travaillons et faisons des efforts. Ils ne travaillent vraiment pas efficacement", a ajouté M. Rahmani Fazli, moins d'une semaine après une visite à Téhéran du commissaire européen aux Migrations, Dimitris Avramopoulos consacrée aux questions d'immigration, de sécurité et de lutte contre le trafic de drogue.

En Afghanistan, pays partageant une longue frontière sur la façade orientale de l'Iran, la production de drogue a "pratiquement doublé" en 2017 et rien que pour "cette année" (iranienne, commencée le 21 mars), nous avons eu plus de 1.000 affrontements" entre forces de l'ordre et trafiquants de drogue, et nous "avons découvert 1.200 tonnes de drogue" dont une part à destination de l'Europe, a ajouté M. Rahmani Fazli.

"Si le ministre de l'Intérieur ferme les yeux ne serait-ce que 24 heures, vous verrez assurément qu'un million de migrants et demandeurs d'asile traverseront notre frontière occidentale" pendant ce temps, tout comme "2.000 tonnes de drogue", a encore déclaré M. Rahmani Fazli.

"Lorsque nous étions sous sanctions" de l'UE avant l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015 qui a permis la réintégration de la République islamique dans le concert des nations, "nous avons fait face tous seuls" à ces problèmes, a déclaré le ministre.

Selon l'ONU, la production d'opium afghan a pratiquement doublé en 2017 pour atteindre 9.000 tonnes. L'Iran, se trouve sur l'une des routes de transit utilisées par les trafiquants pour acheminer la drogue afghane vers l'Europe, et, selon l'ONU, l'Iran accueille près de 3 millions de réfugiés afghans.

Dans un entretien à l'AFP, pendant son passage à Téhéran, M. Avramopoulos a loué les efforts de l'Iran pour "stopper les flux migratoires" de l'Afghanistan vers l'Europe, accueillir des Afghans sur son sol et lutter contre le trafic de drogue. Il a assuré avoir perçu en Iran une "volonté politique très claire pour que l'Europe et l'Iran coopèrent dans la [...] lutte contre la drogue [et] contre les passeurs", et indiqué que l'UE et Téhéran avaient décidé d'approfondir leur "coopération" en matière de sécurité.

Téhéran a pris le contrepied de l'Union européenne dimanche, en affirmant que celle-ci laissait l'Iran lutter seul contre le trafic de drogue et l'immigration clandestine en provenance d'Afghanistan."Notre coopération avec l'Europe en matière [de lutte contre la] drogue et [l']immigration est une coopération unilatérale", a déclaré le ministre de l'Intérieur iranien, Abdolreza...