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Moyen Orient et Monde - Offensive

Les rebelles au Yémen appelés à se retirer sans condition de Hodeida

Les houthis refusent de signer une trêve dans la situation actuelle.

Des forces yéménites progouvernementales durant leur combat contre les houthis à Hodeida. Nabil Hassan/AFP

Les Émirats arabes unis, un pilier de la coalition antirebelles au Yémen, ont exigé hier un retrait « sans condition » des insurgés de Hodeida pour mettre un terme à l’offensive lancée contre cette ville essentielle pour les importations alimentaires et l’arrivée de l’aide humanitaire.
Présent au Yémen, l’émissaire de l’ONU Martin Griffith s’est heurté à l’intransigeance des rebelles qu’il a rencontrés la veille à Sanaa, dans le cadre d’une mission visant à faire cesser les combats et éviter une nouvelle catastrophe humanitaire dans le pays en guerre depuis plus de trois ans. M. Griffith se trouvait toujours hier à Sanaa, la capitale du Yémen contrôlée par les rebelles houthis, d’où il devait informer à partir de 19h GMT le Conseil de sécurité de l’ONU des résultats de sa mission, selon des diplomates à New York.
Sur la ligne de front, au sud de l’aéroport de Hodeida, sept soldats et 18 rebelles ont été tués dans les derniers affrontements, ce qui porte à 164 le bilan des morts des deux côtés, selon des sources militaires et médicales. Les médias des rebelles ont fait état de dix raids aériens de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite à travers le Yémen, dont certains sur la région de Hodeida, sur la mer Rouge.
« L’opération militaire (pour prendre) le port de Hodeida se poursuivra à moins que les rebelles ne se retirent sans condition », a déclaré à Dubaï le ministre d’État émirati aux Affaires étrangères, Anwar Gargash. La coalition a maintenu ouverte la route Hodeida-Sanaa afin de permettre aux « houthis de se retirer ». Selon lui, la pression militaire sur Hodeida est destinée à aider « l’émissaire de l’ONU dans sa tentative de la dernière chance pour convaincre les houthis de se retirer sans condition ». « Si cela ne réussit pas, nous sommes déterminés à atteindre nos objectifs. »

Les houthis défiants
Le Premier ministre de l’administration rebelle, Abdel Aziz Ben Habtour, a insisté dimanche devant l’émissaire onusien sur le fait qu’il n’était pas question d’accepter une trêve dans les conditions actuelles. « La paix voulue par le peuple ne se fera pas sur le dos des martyrs, des blessés et des grands sacrifices consentis. Nous répondrons par l’escalade à toute escalade à Hodeida ou ailleurs », a-t-il renchéri.
À la faveur de l’offensive lancée le 13 juin avec l’aide de la coalition, les troupes fidèles au président Abd Rabbo Mansour Hadi ont progressé jusqu’à l’aéroport de Hodeida, situé à la limite sud de la cité tenue par les houthis depuis 2014.
Les rebelles ont continué hier de perturber l’arrivée des renforts gouvernementaux après avoir pris une portion de la route côtière au sud de Hodeida qui abrite avec sa région quelque 600 000 habitants. Une piste a été creusée dans ce secteur pour contourner les rebelles, mais elle ne permet que le passage de véhicules légers, selon des sources militaires. « Nous pouvons prendre l’aéroport, mais nous sommes sous le feu de tirs provenant de quartiers résidentiels voisins. Nous ne voulons pas y répliquer pour ne pas mettre en danger les civils », a argué Anwar Gargash, en assurant que les forces gouvernementales avaient le dessus à Hodeida.
Il a accusé les rebelles, soutenus par l’Iran, de « tirer beaucoup d’argent » du port : « Hodeida est une vache à lait pour les houthis. »
Commentant une récente information du quotidien français Le Figaro, il a d’autre part nié que des troupes françaises soient impliquées dans les opérations de la coalition au Yémen.
 
Des déplacés par milliers
Dans cette guerre qui a fait près de 10 000 morts en plus de trois ans, la bataille de Hodeida est la plus importante depuis une offensive en 2015 qui avait permis aux forces progouvernementales de reprendre aux rebelles plusieurs régions du Sud, dont Aden, la deuxième ville du pays, où siège aujourd’hui le pouvoir. Depuis début juin, près de 4 500 familles ont été déplacées dans la province de Hodeida, dont la ville éponyme est le chef-lieu, selon l’ONU.
Alors que le port est resté ouvert malgré l’assaut, des ONG ont exprimé leurs inquiétudes quant aux conséquences de cette bataille dans un pays où la guerre a provoqué la « pire crise humanitaire dans le monde », selon l’ONU. « La bataille de Hodeida pourrait avoir un impact dévastateur sur les civils », a mis en garde Human Rights Watch. Riyad et Abou Dhabi accusent les houthis d’acheminer des armes iraniennes à travers le port de Hodeida. La coalition militaire est intervenue au Yémen en mars 2015 pour aider le pouvoir à stopper la progression des houthis qui s’étaient emparés de vastes régions, dont Sanaa. Avec cette opération de la coalition, l’Arabie saoudite sunnite a dit vouloir stopper « l’influence » de l’Iran chiite.
Source: AFP

Les Émirats arabes unis, un pilier de la coalition antirebelles au Yémen, ont exigé hier un retrait « sans condition » des insurgés de Hodeida pour mettre un terme à l’offensive lancée contre cette ville essentielle pour les importations alimentaires et l’arrivée de l’aide humanitaire.Présent au Yémen, l’émissaire de l’ONU Martin Griffith s’est heurté à...

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