Suleimani vs Raad

Dans un premier commentaire des résultats des élections législatives au Liban, le chef de la brigade al-Qods des pasdaran, le général Kassem Suleimani, a estimé hier que « le Hezbollah a remporté pour la première fois 74 sièges au Parlement », dans un contexte de « guerre menée par certains pays arabes » contre le parti chiite et l’Iran, selon lui. « Ceux qui sont appelés les agents de l’Iran ont obtenu un nombre de voix plus important que certains autres candidats », a-t-il souligné, accusant l’Arabie saoudite d’avoir déboursé 200 millions de dollars dans la perspective de l’échéance du 6 mai dernier.
Le député Michel Moawad a répondu sur Twitter au général iranien, l’appelant à « revoir ses comptes pour ne pas se tromper sur le nombre de députés attribué au Hezbollah », tandis que l’ancien président de la République Michel Sleiman s’est félicité « des blocs parlementaires et des députés indépendants que les deux axes courtisent ».
Cependant, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, le député Mohammad Raad, s’est démarqué hier des propos de Kassem Suleimani, estimant que « la Chambre, avec ses blocs et ses rapports de force, est radicalement différente de ce qu’elle était ». « Aucune partie ne peut plus obtenir une majorité permanente face aux lois, propositions et projets. La majorité est devenue itinérante en fonction de l’importance des lois et des propositions », a souligné M. Raad au cours d’une cérémonie funèbre à Harouf (Liban-Sud). « Cela nous aide à paralyser plus de lois qui portent atteinte à l’intérêt du pays et à pousser en faveur de l’adoption de beaucoup de lois préservant l’intérêt des citoyens », a-t-il conclu.