Ria Novosti et Interselekt, l'entreprise qui gère les activités économiques de l'agence à Kiev, ont été ajoutées pour une durée de trois ans à la liste noire du Conseil national de sécurité et de défense (NSDC), publiée sur le site internet de la présidence ukrainienne.
Ces sanctions comprennent le blocage des avoirs, des télécommunications utilisées par l'agence et du site internet ukrainien de Ria Novosti.
Le directeur du conglomérat médiatique russe Rossia Segodnia, la maison-mère de Ria Novosti, a dénoncé cette décision comme "un indicateur de l'impotence" des autorités de Kiev.
"Ils n'ont rien d'autre à faire que de poursuivre leurs propres citoyens, persécuter les journalistes, s'en prendre à la liberté d'expression, interdire des médias respectés", a déclaré Dmitri Kisseliov, cité par Ria Novosti.
Le responsable de Ria Novosti à Kiev, le journaliste ukraino-russe Kyrylo Vychynski, 51 ans, a été arrêté et inculpé la semaine dernière de "haute trahison", un crime passible de 15 ans de prison.
M. Vychynski, qui a travaillé pour des médias ukrainiens avant de devenir il y a plusieurs années le correspondant de la télévision publique russe Rossia, puis d'être embauché par Ria Novosti, rejette toutes les accusations portées à son encontre et dénonce une "atteinte à la liberté d'expression".
Son arrestation et son inculpation avaient été qualifiées de fait "sans précédent" par le président russe Vladimir Poutine, tandis que des organisations internationales s'étaient dites "préoccupées".
L'Ukraine figure à la 101e place sur 180 du classement mondial de la liberté de la presse 2018 établi par l'organisation Reporters sans frontières (RSF), qui souligne que la "guerre de l'information avec la Russie entretient un climat délétère" dans le pays.
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